L'auteur du poème Opposition... Hautes positions n'est autre que le frère aîné du poète et parolier Yacine Ouabed. Enseignant à ses premiers pas dans la vie active, Merzak Ouabed a été révélé au public par la presse durant les années 1980 où il a légué à la postérité un recueil de poésie qu'il est loisible d'apprécier sur son blog "merzakpoésie". Le poète Merzak Ouabed s'est éteint à l'aube de ce vendredi, a-t-on su du chanteur chaâbi Rezagui Rachid. La plume de Merzak Ouabed n'ira plus par ligne et interligne. Elle gît désormais figée dans l'encrier où le poète l'a trempée avant d'exhaler l'ultime soupir sur l'ode d'El-Bahdja : "Dis-moi Bahdja. Et tes douérate aux beaux piliers enchevêtrés, tels des colliers. Sont-elles l'œuvre de joailliers ou bâtisseurs, fous à lier ? Fais-moi l'aveu. Dis-moi comment par quel miracle, quel argument ont-elles tenu, solidairement sans le béton, sans le ciment", a-t-il écrit. Mort le poète ? Que nenni ! Du fait que son étoile s'en est allée au ciel des muses pour s'ajouter à celles qui brillent à l'almanach d'inspiratrices et au cercle de nos poètes absents mais pas disparus. Mais comment devient-on poète ? Faut dire que c'est la "faute" à Himoud Brahimi dit Momo et à Mustapha Toumi ses égéries. Donc il a suffi à Merzak Ouabed d'avoir d'abord l'onction de nos immémoriaux doyens de la rime et d'aller ensuite sur l'itinéraire des anciens élèves de m'çid Brahim-Fatah pour qu'il s'auréole des lauriers du poète qu'il a cueillis sous le figuier du mausolée de sidi Abderrahmane Ethâalibi : "Qui de nous deux a pu changer ? N'est plus le même, n'est plus constant. Est-ce bien moi ou toi Alger ? Toi que j'adore, et que j'aime tant. Dans tes boulevards et avenues. Tes belles terrasses ont disparu. Que je me sens, un inconnu. Un débarqué et un intrus. Ni Novelty, ni Coq Hardi. Ni le Névé, ni d'autres encore. Ni les coquettes, ou les dandys. Qui se pavanaient, dans ton décor." Natif de la z'niqa des Mamelucks (Casbah) et résidant à l'immeuble Senouci à Soustara, l'auteur du poème Opposition... Hautes positions n'est autre que le frère aîné du poète et parolier Yacine Ouabed. Enseignant à ses premiers pas dans la vie active, Merzak Ouabed a été révélé au public par la presse durant les années 1980 où il a légué à la postérité un recueil de poésie qu'il est loisible d'apprécier sur son blog "merzakpoésie". "Il paraît qu'on savait rien. Et qu'on n'était pas cultivé. Juste bons, à faire les galériens. Pour leurs colons qui arrivaient. Paraît de même que notre culture. Se résumait à un couscous. Une gandoura de basse couture, Une chéchia et un burnous" (extrait de La Loi de mauvais aloi, août 2005). Autre thème qu'aimait déclamer le défunt, l'Algérienne à laquelle il a rendu hommage : "Jalouse gardienne de nos valeurs, tu es l'école, et la meilleure pour instruire." Mais le must du défunt reste sans doute ce passage des Raisons de la colère : "Mais pourquoi t'obstines-tu à partir ? À traverser les mers en nous laissant. Tu t'aventures à mettre en péril ta précieuse vie. Pour t'exiler, en renonçant à nous. Ce voyage n'est pas légal. Et sa fin peut être malheureuse. L'embarcation est petite et en bois pourri. Et tu risques de te noyer sans pouvoir nous revenir." Repose en paix, l'artiste.