Résumé : Samira ne cesse d'appeler Houari, qui finit par décrocher. Elle ne lui laissait pas le choix. Au risque de la décevoir, il lui apprend que la famille a déménagé. Il a beau promettre de poursuivre les recherches, elle n'y croit plus. Les deux familles qu'elle voulait retrouver sont toutes parties, sans laisser d'adresse. Elle raccroche. Elle a envie de rester seule, avec sa peine et ses rêves brisés… - Mais qu'est-ce qui t'a pris de raccrocher ? J'ai failli faire un accident à cause… Houari se tait. Il ne veut pas la culpabiliser. Elle avait assez de soucis et de peine. Il a envie de la secouer. Hadj Ameur, qui vient de les rejoindre, le gronde. - C'est quoi cette façon de te garer ? De courir comme un fou ? Tu as manqué de me renverser. Tu ne m'as même pas vu. Que se passe-t-il ? Pourquoi es-tu dans cet état ? - Je n'avais plus toute ma tête. Elle a fermé le portable. J'étais comme fou. - Ce n'est pas une excuse pour débouler comme ça, réplique le vieil homme. Elle a besoin de repos. Elle vient de sortir de l'hôpital. - Je sais, je sais… El Hadj, je dois lui parler. Si tu permets, laisse-nous quelques minutes. Je dois m'expliquer avec elle. Je te promets de ne pas crier. Mais on doit s'entendre sur certains points. Après, je la laisserai se reposer. Le vieux se tourne vers Samira. - Si tu veux que je le mette à la porte, tu n'as qu'à dire un mot. Si tu es fatiguée, tu n'es pas obligée de le supporter. Je peux le mettre dehors. - Non, pas besoin, je l'attendais. - Pas plus de cinq minutes. Houari accepte. Il attend que le vieux soit sorti pour s'asseoir près de Samira. Elle a les yeux rouges et gonflés. Elle a pleuré. Il veut prendre sa main mais elle la retire. - Je t'en prie, laisse-moi. Je suis un cas désespéré. Mes erreurs me pourrissent la vie. Si nous restons ensemble et que nous nous marions, tu seras malheureux. Tu ne mérites pas de l'être. Tu es quelqu'un de bon. Tu mérites mieux qu'une femme à problèmes. - Je refuse de me séparer de toi. Si tu ne veux plus de moi, j'en mourrai. Mais peut-être que c'est ton but ? Que je meurs d'amour pour toi ? lui demande-t-il, pour qu'elle réagisse. Il fallait le dire plus tôt. Je vais chercher un pont assez haut pour ne pas me rater. Ou peut-être as-tu encore des somnifères ? Je te prendrais bien une boîte ! - Arrête de dire des bêtises ! - Tu me pousses à bout, réplique Houari, en se levant. Je veux tout faire pour t'aider, et toi, tu me rejettes. J'ai parlé de toi à ma famille et maintenant tu veux me ridiculiser. Je cherche ta fille, que veux-tu de plus ? - Ne crie pas. Ne t'énerve pas. Tu me fais peur. - Samira, si c'est fini entre nous, tu auras ma mort sur la conscience. Alors, on se marie ou je me suicide ! - On se marie… On se marie. Tant pis pour toi si tu passes le reste de ta vie à le regretter ! Houari lui demande le numéro de téléphone de son cousin. Il va s'arranger avec lui pour qu'il vienne avec ses parents. - Je vais préparer notre mariage. Dès qu'on t'aura retiré ce plâtre, on fêtera notre union. Juste nos familles… À partir de maintenant, c'est moi qui décide. Donne-moi le numéro de ton cousin. Samira lui tend son portable. Il le copie rapidement. - Je ne veux plus te voir pleurer et triste. Omri, crois-mo, tout ira mieux dans ta vie. Un jour, nous retrouverons ta fille. - Inchallah ! Peux-tu me donner le nom de famille de ceux qui l'ont adoptée ? Je vais chercher sur les réseaux sociaux. Qui n'a pas de compte de nos jours ? Peut-être que je pourrais les retrouver. Houari ne voit pas d'inconvénient à ce qu'elle fasse les recherches. Samira doit s'accrocher à ses rêves pour les réaliser. Il l'aidera comme il peut. Il ne supporte pas de la voir triste…
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