Depuis la fermeture de l'espace aérien, l'Algérie a perdu plusieurs de ses marchés, notamment le Maroc, celui des pays du Golfe, de l'Afrique de l'Ouest, du Canada et de la Russie. La crise sanitaire liée à la propagation du Covid-19 n'a pas été sans conséquences sur la filière dattes en Algérie. Depuis la fermeture de l'espace aérien et la suspension des vols vers l'étranger, notre pays a perdu un marché traditionnel d'au moins 1 000 tonnes de dattes. Ce volume fait partie des livraisons acheminées annuellement à destination des marchés internationaux en cette période précise qui coïncide avec le mois de Ramadhan. En effet, l'Algérie exporte ses plus gros volumes pendant les quatre mois précédant le Ramadhan étant donné la forte demande exprimée pour ce produit de par le monde. Or, depuis le 22 mars, date d'entrée en vigueur des mesures de confinement et de lutte contre la diffusion du coronavirus, l'Algérie a perdu plusieurs de ses marchés, notamment le Maroc, celui des pays du Golfe, de l'Afrique de l'Ouest, du Canada et de la Russie. L'on a pu, toutefois, préserver le marché français qui représente 50% des exportations algériennes. Preuve en est que la filiale Cargo d'Air Algérie a exporté plus de 1 000 tonnes vers la France depuis le début de la pandémie. L'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) a dû batailler auprès du gouvernement pour préserver certains marchés à l'export après qu'il eut décidé d'interdire l'exportation de plusieurs produits agricoles. "Nous avons réussi à protéger cette filière à l'export et pu maintenir un certain rythme des exportations. La suspension des liaisons aériennes a, néanmoins, freiné toutes ces opérations", souligne Ali Bey Nasri, président de l'Anexal. Cela dit, la filière dattes est en pleine essor, estime le président de l'Anexal. Selon lui, l'Algérie a amélioré son classement parmi les premiers exportateurs au monde puisqu'elle occupait déjà le septième rang mondial en 2019. Notre pays est le troisième producteur mondial avec un volume annuel de 1,2 million de tonnes. Et à la faveur des conventions signées avec d'autres pays, dont le Canada et la Russie, l'Algérie pourra se placer parmi les 5 premiers exportateurs. Mieux, "dans les 5 prochaines années, l'Algérie deviendra premier exportateur au monde", déclare ce consultant à l'export. Il en veut pour preuve la production qui a augmenté en 10 ans pour atteindre 12 millions de quintaux, les projets d'investissements (élargissement des superficies de production), la qualité de la datte algérienne, les diverses facilitations à l'export, l'amélioration des conditions logistiques prises en compte dans le cadre de la stratégie nationale des exportations. "Si l'on règle le problème du taux de change que subissent les opérateurs, notre pays pourra devenir premier exportateur en valeur dans un délai de deux ans", estime Ali Bey Nasri. L'Algérie pourra ainsi détrôner la Tunisie, premier exportateur mondial avec une valeur de 250 millions de dollars. Jusque-là, l'on exporte que pour une valeur de 68 millions de dollars. "En cinq ans, l'Algérie est passée d'un volume de 20 000 à 58 000 tonnes de dattes exportées", indique cet expert qui recommande, cependant, une meilleure organisation de la filière et une prise en charge de toutes ses insuffisances, dont la réduction des déperditions dues à la non-maîtrise des itinéraires techniques. Une chose est certaine, les pouvoirs publics se sont engagés pour la création d'un nouveau système de contrôle en vue de faciliter l'exportation des dattes vers les marchés extérieurs, avec, à la clé, une possibilité d'assurer le contrôle du produit à exporter sur les sites des unités de conditionnement agréées par les services du commerce, des douanes et de la santé pour protéger le produit et délivrer les certifications de conformité.