"Vers 9h du matin, nous avons entendu des craquements inquiétants (...) Nous avons juste eu le temps de sortir et de monter sur ce plateau", a relaté l'un des habitants. Entre 30 et 40 constructions illicites du bidonville Jegag, situé à Belgaïd, se sont effondrées, hier matin, des suites de ce qui semble être un glissement de terrain, lui-même provoqué (à retardement) par les pluies de la nuit de samedi à dimanche derniers. "Aux environs de 9h du matin, nous avons entendu des craquements inquiétants (...) Nous avons juste eu le temps de sortir et de monter sur ce plateau", a relaté l'un des habitants, toujours sous le choc, en désignant les décombres d'une rangée de baraques construites presque à flanc de montagne, derrière l'hôtel Emir-Abdelkader, qui termine Belgaïd, côté est. Fort heureusement, les effondrements n'ont par occasionné de pertes humaines, mais les nombreuses familles sinistrées ont pratiquement perdu tous leurs effets. "Ma maison est juste en bas. Nous n'avons rien pu récupérer", a encore déploré notre interlocuteur, tandis que ses voisins, des jeunes en particulier, se risquaient à descendre dans les ruines pour sauver ce qui pouvait encore l'être. D'autres constructions illicites, érigées plus haut, sur le vaste terrain jouxtant l'hôtel, n'ont pas été touchées mais le risque est toujours présent. "Entre 340 et 350 familles vivent ici depuis plus de dix ans. Nous sommes recensés, on nous a promis des logements, mais nous attendons toujours", s'est plaint un père de famille. Ce qu'un officier de la Protection civile, dont de nombreux camions étaient sur place aux côtés des véhicules de la Gendarmerie nationale, a dénié, en refusant de se hasarder à donner un chiffre : "Pour le moment, nous ignorons le nombre de familles touchées par l'effondrement comme le nombre des habitants de ce bidonville." Alors que certaines familles entassaient les effets qu'elles avaient pu récupérer des décombres dans les voitures de parents ou de proches venus les secourir, d'autres attendaient l'arrivée annoncée du wali. "On parle d'un hébergement provisoire dans l'auberge de jeunes de Belgaïd", a confié un jeune avec hésitation.