Une dizaine de jeunes promoteurs, animés par l'ambition de s'investir dans l'agriculture saharienne pour développer les cultures maraîchères et arboricoles fruitières, sont ainsi confrontés à des difficultés qui risquent de briser leur rêve. Les bénéficiaires de foncier agricole destiné à l'investissement dans le cadre de la mise en valeur des terres par la concession à Tamanrasset dénoncent "les contraintes bureaucratiques" sur lesquelles butent leurs microprojets. Une dizaine de jeunes promoteurs, animés par l'ambition de s'investir dans l'agriculture saharienne en se lançant le défi de développer les cultures maraîchères et arboricoles fruitières, sont ainsi confrontés à des difficultés qui risquent de briser le rêve auquel ils tiennent depuis plus d'une année. Tout a commencé lorsqu'un groupe de jeunes a procédé, en mars 2019, à la fermeture du siège de la Direction de l'emploi pendant près d'un mois. À défaut de postes d'emploi dans les secteurs privé et public, le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, les a orientés vers l'agriculture en leur promettant des facilitations et des mesures d'accompagnement. "Il nous a proposé des parcelles de terre avec des actes de concession agricole que nous avions tous accepté pour en finir avec le cauchemar de désœuvrement qui hante notre existence", raconte un bénéficiaire, avant de crier à l'arnaque en découvrant que le périmètre proposé n'est pas arable. Situé dans la région de Tifouguine, à une trentaine de kilomètres de Tamanrasset, ce périmètre rocheux semble être de toute vocation sauf agricole. Avant sa création, la direction locale de l'hydraulique avait pourtant signalé le manque criant de ressources hydriques dans cette zone. Malgré ces mises en garde, des actes de concession dûment signés par le wali ont été délivrés aux 29 jeunes concernés. "Face à cette situation, le choix d'un autre site était plus qu'impératif. Nous sommes allés voir les responsables compétents pour nous proposer un périmètre approprié pour pouvoir amorcer nos projets, nous avons été orientés derechef vers un site potentiellement agricole situé à Tagréra, dans le Tassili du Hoggar. Là encore, nous avons buté sur l'opposition de l'Office national du parc culturel de l'Ahaggar qui aura rejeté la création de périmètres agricoles dans cette région touristique par excellence", relate désespérément notre interlocuteur. Et de poursuivre qu'après Tagréra, ils sont de nouveau réorientés vers In Guezzam, à 400 km à l'extrême sud de la wilaya de Tamanrasset. Cependant, seulement 9 jeunes sur les 29 bénéficiaires d'actes de concessions agricoles ont accepté d'y aller. Accrochant mordicus à leur rêve, ils ont tout fait pour faire aboutir leurs microprojets. Une fois de plus, ils se sont perdus dans un labyrinthe bureaucratique d'une autre forme. Leurs dossiers traînent depuis un peu plus de deux mois à cause de la nonchalance des scribouillards qui consacrent l'autoritarisme administratif. Pour de plus amples informations sur ce dossier, nous nous sommes rapprochés de la Direction des services agricoles de la wilaya de Tamanrasset. On a appris que 28 dossiers ont été soumis récemment à la commission d'orientation de la daïra qui en a approuvé seulement 9. Les dossiers approuvés soumis encore à la commission d'orientation de la wilaya attendent le précieux aval du wali délégué pour pouvoir délivrer les actes de concession aux bénéficiaires. Fraîchement installé, le DSA de Tamanrasset, Smaïl Zerguine, a assuré de prendre en charge ce dossier et du coup abréger le calvaire des jeunes concernés.