Les manifestants qui ont bravé, hier, toutes les mesures sanitaires pour tenter de renouer avec les marches du vendredi, à Tizi Ouzou, ont été empêchés par les forces de l'ordre. Des dizaines de personnes ont été interpellées et conduites vers les différents commissariats de la ville. Il était 13h30, et l'imposante foule qui s'est formée sur l'axe menant du CHU jusqu'à l'université Mouloud-Mammeri venait à peine d'entamer sa marche vers le centre-ville lorsque des dizaines de véhicules de transport de troupes ont commencé à se déployer dans toutes les artères principales du centre-ville, et plus particulièrement tout le long du boulevard Abane-Ramdane et la rue Lamali-Ahmed qui constituent habituellement la partie principale de l'itinéraire de la marche. Arrivée devant le siège du centre de contrôle médical de la Cnas, situé entre le CHU et la première sûreté urbaine de la ville, la foule, composée de milliers de manifestants, s'est heurtée à un impressionnant dispositif des forces antiémeutes visiblement décidées à barrer le passage. Les manifestants, eux, ont préféré ne pas en découdre. Restée, toutefois, sur place à scander les habituels slogans du hirak, la foule n'a pas tardé à subir les premiers assauts de la police qui tenait à disperser les manifestants. Une grosse tension régnait dans tout le centre-ville. Elle s'est accentuée davantage avec l'arrivée d'un autre imposant groupe de manifestants qui a tenté de rallier le premier rond-point par la rue longeant la maison de la culture, mais stoppé net par un autre dispositif déployé devant la première sûreté urbaine. Les différents groupes de manifestants contournent alors le boulevard central en empruntant les ruelles adjacentes pour se regrouper à nouveau devant l'ex-mairie du centre-ville et marcher à nouveau dans le calme vers la place de l'Olivier. Là encore, les éléments de la BRI se mettent en branle et se lancent dans une véritable chasse à l'homme qui s'est soldée par des dizaines d'interpellations. À vrai dire, les signes de ce que les services de sécurité réservaient à cette manifestation étaient visibles dès la matinée tant des barrages filtrants étaient visibles partout et les véhicules faisaient objet de contrôle systématique. à 15h30, les manifestants commençaient à se disperser dans le calme. L'affrontement redouté depuis le matin a été finalement évité.