Après avoir rappelé les "difficiles conditions dans lesquelles (sa) direction a pris l'équipe en main depuis le 1er juillet 2019", le premier responsable du Mouloudia d'Oran a de nouveau insisté hier après-midi au cours d'une conférence de presse animée au siège du club, sur la "nécessité de voir les actionnaires assumer leurs responsabilités, notamment l'ex-président qui est appelé à remettre les bilans financiers de ses années de règne afin de pouvoir répondre favorablement aux instructions de la commission de contrôle de la gestion et des finances que préside Reda Abdouche". Cherif El-Ouazzani a, aussi et surtout, réitéré son appel aux "hautes instances dirigeantes afin que le Mouloudia d'Oran bénéficie lui aussi, au même titre que d'autres clubs de l'élite professionnelle d'une société étatique qui lui permettra de passer un cap et de redevenir une place forte du football national". "On ne peut aspirer à mettre en place notre ambitieux projet d'un centre de formation et ressusciter toutes les sections que si une grande société étatique chapeaute le club. C'est une vérité et on ne peut y échapper. Le MCO n'a pas besoin d'un président qui a un peu d'argent comme l'ont été ceux qui ont géré l'équipe ces dix dernières saisons. Actuellement, nous avons besoin de voir les actionnaires se réunir, tenir leur assemblée générale et élire juste un président du conseil d'administration afin que la SSPA soit en règle et puisse aspirer à une reprise de la part d'une société étatique", assènera l'ancien international qui aurait aimé "être actionnaire de cette même SSPA ou pouvoir racheter des actions". "Il était prévu que Hafid Belabbès me vende ses actions. Nous avons trouvé un accord. Il m'a donné sa parole puis rien n'a bougé. Si j'etais actionnaire, j'aurais au moins mon mot à dire. Or, actuellement, j'ai juste un PV signé par les actionnaires de la SSPA qui précise que je suis responsable du MCO. Mais je n'ai aucun contrat et aucun salaire. Cette situation dure depuis plus de huit mois. Quant au CSA, mon avis est clair et connu de tous : j'aimerais voir un ancien joueur y être élu président", a affirmé Cherif El-Ouazzani. Amer et fortement déçu par "l'ingratitude" de "pas mal de gens, notamment de certains proches du club", le premier responable du MCO s'est voulu aussi franc que transparent. "Normalement, un actionnaire majoritaire doit aider et non pas douter de l'intégrité de l'actuelle direction. J'ai été forcé à accepter ce poste. Tout le monde le sait. Je n'ai récolté que des problèmes. Aucun actionnaire ne nous a aidés. Même l'aide de l'APC n'a pas dépassé le milliard. Cela ne nous a, toutefois, pas découragés. Preuve en est, pour la première fois de son histoire, une direction du MCO rend public son bilan financier. Cela démontre que les anciens joueurs qui sont à sa tête sont honnêtes et intègres", tancera, du reste, le conférencier. Sur le plan financier, l'ancien joueur et ancien argentier de Naftal, actuellement comptabble du MCO, Hamiene Mohamed, a révélé, documents à l'appui, que le Mouloudia a bénéficié, entre le 1er juillet et le 31 décembre 2019 de "5 milliards de centimes de la part d'Hyproc, 1,2 milliard de Tosyali, 2 milliards de Sonatrach, 1 milliard du CSA, 500 millions de centimes de Soummam, 500 autres millions d'Ooredoo et 345 millions des recettes de l'Opow". Le club a dépensé à la même période 10,2 milliards de centimes. Quant à la période allant du 1er janvier au 18 juin 2020, le club a enregistré comme rentrées "6 milliards de la part d'Hyproc, 1 milliard de Tosyali, 1,25 milliard de la LFP, 243 millions de la part de la FAF et 109 millions comme recettes de l'Opow". Soit un total de 19 milliards 675 millions de centimes comme rentrées d'argent contre 17 milliards et 552 millions de centimes. Si on déduit les sommes versées aux anciens joueurs suite à des décisions de la CRL, les dépenses affichent 16 milliards et 183 millions de centimes.