Longue de seulement 70 km, la route séparant Oran de Aïn Témouchent, où il s'était rendu hier pour épauler Daoud Bouabdallah dans son malheur, lui a certainement semblé interminable, tant les mauvaises nouvelles se suivaient. En compagnie de deux de ses plus proches collaborateurs que sont Habib Benmimoun et Baroudi Bellellou, l'actuel patron du Mouloudia d'Oran avait, ainsi, quitté El-Bahia hier en fin de matinée pour assister aux funérailles de la mère de l'ancien attaquant international, décédée la veille vers minuit et auquel Liberté renouvelle en cet espace ses plus attristées condoléances. Durant le trajet, d'habitude si court, Si Tahar Cherif El-Ouazzani apprenait, non sans amertume, que les actionnaires, à l'écrasante majorité, "n'étaient pas vraiment chauds" à l'idée de lui renouveler son bail à la tête du club."N'étaient pas chauds" n'est toutefois qu'un doux euphémisme, tant la méfiance des actionnaires tend surtout à ressembler à de "l'antipathie" pure et dure envers Cherif El-Ouazzani qu'ils ne "veulent plus voir à la tête du MCO". Les "preuves" de cet antagonisme sont légion, puisque Youssef Djebbari n'a pas donné suite à la sollicitation d'un intermédiaire, tout comme Sofiane Benamar, Ahmed Belhadj et Tayeb Mehiaoui. Autrement dit, les actionnaires qui comptent. Pour le dernier nommé, accessoirement président du CSA (club sportif amateur), "la SSPA est en faillite et, légalement, ne peut plus être prise en considération", d'où sa réticence manifeste à "en finir avec cette situation de non-droit". En conclure que Cherif El-Ouazzani vit ses derniers jours en tant que patron du club paraît, dès lors, comme une évidence. L'absence d'une crédible alternative à ce mode de gouvernance par "décision des actionnaires d'une société en faillite", ainsi que cette non-visibilité quant à la tenue d'une assemblée générale qui éclaircirait les choses laissent, du reste, le scénario du vide juridique prendre de l'épaisseur. Une vieille habitude au Mouloudia d'Oran. Encore plus vieille que le lien qui unit Cherif El-Ouazzani à la campagne de Aïn Témouchent, où, enfant, il passait ses vacances et sur le chemin de laquelle ses rêves et ses ambitions ont été, à leur tour, enterrés hier.