La France a décidé de se retirer temporairement de l'opération de sécurité maritime de l'Otan en Méditerranée, jusqu'à l'obtention de réponses à des "demandes" concernant ses frictions avec la Turquie, a indiqué, hier, le ministère français des Armées. En attendant d'avoir obtenu satisfaction, "nous avons décidé de retirer temporairement nos moyens de l'opération Sea Guardian", a expliqué le ministère lors d'un point presse téléphonique, dans un contexte de fortes tensions entre Paris et Ankara depuis plusieurs mois, en particulier autour du conflit libyen. Paris a pris l'Otan à témoin d'un récent incident naval franco-turc, accusant la Turquie d'avoir visé une de ses frégates lors d'un contrôle de navires soupçonnés de violer l'embargo sur les armes à destination de la Libye. Ce que dément Ankara. "Il ne nous paraît pas sain de maintenir des moyens dans une opération censée, parmi ses différentes tâches, contrôler l'embargo avec des alliés qui ne le respectent pas", a fait valoir le ministère, visant explicitement la Turquie, membre de l'Otan comme la France. Paris exige notamment parmi quatre demandes "que les alliés réaffirment solennellement leur attachement et leur engagement au respect de l'embargo" sur les armes en Libye.