Les Libanais — outre la contestation politique enclenchée en octobre 2019 contre la classe politique dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence —sont de plus en plus nombreux à manifester contre la situation économique qui a laminé le pays. Hier et lundi, de nombreux sit-in ont été observés à Beyrouth et dans d'autres villes du pays, par la corporation des taxis et des entreprises publiques, alors que les syndicats des routiers menacent de tout bloquer demain matin si le gouvernement ne réagit pas positivement à leurs revendications, dont la baisse de certaines charges sociales et fiscales, selon l'agence de presse officielle ANI et les médias privés locaux. À Tripoli, les travailleurs de l'électricité ont organisé un sit-in pour protester contre leur situation économique, alors que des militants et des citoyens ont bloqué l'autoroute, en signe de colère contre la flambée des prix et les coupures du courant, selon les mêmes sources. Lundi, les conducteurs de taxi ont observé un sit-in devant le ministère de l'Intérieur et bloqué plusieurs axes routiers pour réclamer l'annulation de certaines taxes et l'augmentation des prix pour faire face à l'inflation. Les employés des cimenteries à Beyrouth ont, eux aussi, bloqué la route après l'envoi au chômage de plusieurs de leurs collègues, à cause de la crise économique que vit le Liban et la chute vertigineuse de la monnaie locale face au dollar. Depuis octobre 2019, les Libanais descendent dans la rue régulièrement pour dénoncer la mauvaise gouvernance des politiques qu'ils accusent d'avoir ruiné le pays après trois décennies de règne, remettant par ailleurs en cause le système confessionnel qui régit le pays. Les promesses du gouvernement Diab de redresser la situation sont restées pour le moment au stade de la parole, le pays ayant besoin de l'aide internationale pour sortir de cette impasse et d'une véritable lutte contre la corruption et les inégalités sociales. Lyès Menacer