Les retards sont devenus monnaie courante. Sans salaire depuis deux mois, les employés, titulaires et contractuels, de l'APC de Tamanrasset montent de nouveau au créneau pour exiger le respect de la périodicité de la paie et le versement des primes suivant le calendrier fixé par la réglementation en vigueur. Pour Abdelkader Edaber, membre de la FNTCLA (Fédération nationale des travailleurs des collectivités locales et de l'administration) affiliée à l'UGTA, les retards dans le versement des salaires sont devenus monnaie courante à l'APC de Tamanrasset en raison des "lenteurs" constatées dans l'établissement des états matrices destinés à la prise en charge annuelle des salariés, y compris la régularisation de leurs mensualités perçues à découvert. "Il faut penser aux travailleurs à faible revenu qui attendent leurs salaires sur des charbons ardents, non pour subvenir aux besoins de leurs familles mais pour effacer les ardoises contractées deux mois durant. Avec l'érosion du pouvoir d'achat, il faut se demander dans quelles conditions vivent ces employés qui devraient se mettre dans la peau des comptables pour pouvoir régulariser les dépenses de seulement deux mois de salaires non perçus", indique notre interlocuteur, en brossant un tableau peu reluisant des problèmes dans lesquels se morfondent les employés communaux, particulièrement ceux qui s'apprêtent à partir en retraite. Ces derniers, a-t-il mis en garde, risquent de se confronter au blocage de la Caisse nationale des retraites, car leurs salaires n'auraient pas été déclarés depuis 2017. Selon Abdelkader, "les déclarations annuelles des salaires des trois dernières années, devant s'effectuer après la fin de chaque exercice budgétaire, n'ont pas été remises aux services de la Cnas. Les retraités de l'APC de Tamanrasset auront ainsi du mal à justifier le nombre d'années de leur travail effectif et le salaire des cinq dernières années qu'on leur exige à la CNR pour déterminer le salaire de référence". Le représentant de la FNTCLA a également soulevé le problème des employés qui n'ont pas perçu leurs allocations familiales depuis 2018 et la médiocrité du service public au sein de l'APC et de ses différentes annexes. Revenant sur le calvaire des agents vacataires employés dans le cadre du Fonds commun des collectivités locales dans les différentes écoles primaires en qualité de gardiens, Cherifa Reggani, secrétaire de la section syndicale de l'APC de Tamanrasset, a, de son côté, parlé des "engagements non honorés" par le ministère de tutelle. Dans sa toute dernière correspondance adressée au Premier ministre, le syndicat demande de nouveau la fameuse autorisation permettant de régulariser 166 vacataires, dont certains occupent des postes de responsabilité dans des annexes communales où ils exercent des fonctions qui ne relèvent pas de leurs prérogatives statutaires. Rappelons qu'au terme de la rencontre tenue le 19 novembre 2019 avec des représentants de la direction générale de la Fonction publique et du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, il a été décidé de réintégrer les vacataires concernés en qualité de contractuels à durée indéterminée. "Cependant, cette promesse n'est toujours pas tenue, au grand dam des vacataires qui se disent victimes d'une surexploitation", maugrée Cherifa, précisant que les régularisations opérées ont étrangement excepté les gardiens des écoles pour des raisons inexpliquées. "Malgré leurs efforts et abnégation, notamment dans la préservation et la protection des biens des écoles et la polyvalence dont ils ont fait preuve dans l'exercice des tâches autres que celles pour lesquelles ils étaient initialement engagés, les vacataires en question sont livrés à eux-mêmes", se lamente la syndicaliste. À notre tour, nous avons essayé de joindre le président de l'APC de Tamanrasset, Cheikh Badi, pour avoir sa version des faits, mais toutes nos tentatives sont restées vaines.