Privés de baignade pendant la journée, de nombreuses familles et des groupes de jeunes ont trouvé la parade pour faire trempette. Il n'est un secret pour personne que l'interdiction d'accéder aux plages a influé négativement aussi bien économiquement, socialement que moralement sur tout le monde à Aïn Témouchent. En effet, en dehors du manque à gagner subi par les établissements hôteliers et par les communes, les familles trouvent du mal à s'évader des soucis quotidiens. Il va sans dire que durant toute la journée tous les accès menant vers les plages sont strictement fermés à la circulation, et seuls ceux qui sont en possession d'un badge ou d'une autorisation parmi les propriétaires de cabanons sont autorisés à y accéder, et ce, non seulement pour se baigner mais pour se rendre à leurs résidences secondaires pour effectuer des travaux ou d'autres tâches. À Terga-Plage comme à Rachgoun, Sassel ou ailleurs au niveau des différentes plages du littoral témouchentois, des files de véhicules se forment assez loin des plages dès la tombée de la nuit. Les plus malins empruntent les pistes à pied qui mènent directement vers des criques loin des yeux, notamment les jeunes. Ce qu'il faudra retenir, c'est que, une fois sur le sable, des familles ou des groupes de jeunes se sont imposés de respecter les gestes barrières les plus élémentaires, dont la distanciation physique, alors que d'autres ne sont même pas intéressés par la baignade. Pour preuve, les amateurs de baignade nocturne sont pas nombreux. Pour ces derniers, ce qui les pousse à prendre la destination du littoral, ce sont plutôt la fraîcheur, le calme et le bruit des vagues qui leur feront oublier le stress de la journée. Un jeune homme que nous avons rencontré dans l'une des plages du littoral témouchentois semble très informé sur le risque de contamination, puisqu'il semble persuadé qu'il ne court aucun risque de transmission du virus par les eaux de baignade. Il nous apprendra que des recherches ont été effectuées par des instituts spécialisés indiquant qu'il ne faut pas craindre une transmission du virus en se baignant. "Pourquoi nous priver du plaisir de se baigner alors que le risque est ailleurs, dans le non-respect des mesures de prévention ?" s'est-il interrogé. Pour d'autres familles, c'est la destination forestière qui les intéresse, du moment que certains préfèrent se rendre dans des forêts récréatives dont certaines ont fait l'objet d'un aménagement et d'un équipement et que les autorités n'ont pas jugé utile de les fermer au public, et ce, à l'image de l'espace verdoyant de la ferme Cross implanté dans la commune de Chentouf ou celui de Aïn El-Arba. Quant à la forêt récréative Camerata, située dans la commune côtière de Sidi Safi, celle-ci est fermée au public et ce, bien avant l'apparition de l'épidémie de coronavirus, pour des travaux supplémentaires, cette forêt ayant déjà bénéficié d'une première opération d'aménagement et d'équipement avec un éclairage aux panneaux solaires, et ce, au grand dam de nombreuses familles qui se sont contentées d'occuper l'espace forestier d'en face mais qui nécessite une campagne de nettoyage d'envergure en raison de la présence d'ordures et d'immondices. Même la forêt de Sassel, qui a bénéficié d'une opération similaire, et ce, en attendant le début des travaux, demeure l'une des destinations préférées des groupes de jeunes et des familles. M. LARADJ