Le développement local, souvent évoqué de manière pompeuse, est devenu au fil des ans un véritable maquis de textes et de procédures. Pour de nombreux observateurs spécialisés, la réunion gouvernement-walis aura permis de repérer les chaînons manquants dans les objectifs de développement local, et d'établir une série d'orientations globales pour y remédier de manière concrète. Le problème est que, trop souvent, les réunions et les conférences n'ont pas su joindre le geste à la parole et que, par conséquent, un déficit de confiance s'est installé. Aussi, le gouvernement est appelé à rétablir la confiance perdue et à passer de l'abstrait au concret. C'est la seule façon de montrer que le développement local, dont il fait son cheval de bataille, n'est pas seulement un simple effet d'annonce, mais bien le fruit d'un réel engagement de la part de l'Exécutif. Mais par quel bout faut-il commencer ? Les problèmes sont tellement complexes et aigus que la tâche qui l'attend est pour le moins titanesque. Il existe des goulets d'étranglement et dans l'administration centrale et dans l'administration locale, un manque d'interopérabilité entre les modes de développement pensés au niveau national et les systèmes de gestion à l'échelle locale, une bureaucratie pléthorique et une législation inadaptée. Le développement local, souvent évoqué de manière pompeuse, est devenu au fil des ans un maquis de textes et de procédures dans lequel se perdent les plus avertis. Plusieurs signatures déposées au bas de différents documents sont nécessaires pour l'approbation définitive de projets de développement dans des domaines aussi divers que l'électrification rurale, le raccordement au gaz naturel, la pose de canalisations d'eau potable, le tracé de routes et de chemins, ou la restauration d'un site culturel ou historique. Et même si un projet revêt un caractère urgent, la collectivité locale doit justifier d'une procédure de gré à gré, par exemple, sous la forme d'une procédure négociée, sans publication préalable d'un avis d'adjudication. Aussi, il importe que les règlements d'attribution de marchés soient développés en consultation avec les acteurs locaux et qu'ils soient conçus de telle sorte qu'ils ne constituent un obstacle ni pour les collectivités ni pour leurs entreprises qui souhaitent soumissionner, qu'il s'agisse de projets où il y a vraiment beaucoup d'argent en jeu ou de projets où les sommes sont insignifiantes. Par ailleurs, les collectivités locales souffrent de pénurie de compétences pour des raisons liées à un système de rémunération peu motivant. Et cela ne contribue pas non plus aux objectifs de développement local. Il aurait été souhaitable de disposer de compétences reconnues dans des secteurs en lien avec le développement économique local comme l'industrie, l'agriculture, la pêche, le tourisme et l'artisanat, la formation professionnelle, la culture, l'emploi, la solidarité. Le déploiement au niveau local doit être mené par des compétences locales de manière coordonnée avec l'administration centrale en fonction, bien entendu, du contexte, des priorités et des méthodes adoptées. Cela devrait permettre aux communes, par exemple, de passer d'une logique passive d'assistance et de consommation budgétaire à une logique nouvelle, active, de création de richesses et de revenus durables. C'est à elles qu'il revient d'élaborer des plans communaux de développement inscrits dans une nouvelle vision et dont la finalité est de valoriser le potentiel du territoire. Mais encore, faut-il que cela soit approuvé par l'Exécutif. Là est toute la question !