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Driss Chraïbi, l'inclassable
9e numéro des "Petits Inédits Maghrébins", des éditions El-Kalima
Publié dans Liberté le 01 - 09 - 2020

Chraïbi, qui refusait "qu'on lui accole, par paresse intellectuelle, une étiquette régionaliste ou nationalitaire", était, parallèlement à son statut de romancier, l'un des pionniers de la fiction radiophonique, une modalité contemporaine qui a connu son essor à la seconde moitié du siècle dernier.
Le neuvième numéro de la collection PIM (Petits Inédits Maghrébins) des éditions El-Kalima est dédié au romancier marocain Driss Chraïbi. Le texte, préfacé par Kacem Basfao, met en lumière les travaux radiophoniques de l'auteur du Passé simple, "largement ignorés" et beaucoup moins connus que ses textes romanesques, et qui ont pourtant fait les beaux jours de France Culture avec l'émission "Les Dramatiques", diffusée pendant trente ans sur les ondes. Chraïbi, écrivain inclassable, puisqu'il refusait "qu'on lui accole, par paresse intellectuelle, une étiquette régionaliste ou nationalitaire", est pourtant l'un des pionniers de la fiction radiophonique, une modalité contemporaine qui a connu son essor à la seconde moitié du siècle dernier. Chraïbi avait commencé, écrit Basfao, par produire des émissions culturelles avant de se consacrer à la fiction (théâtre radiophonique enregistré en unité indépendante, en série ou en feuilleton). La Greffe, chronique d'une famille bourgeoise en butte à l'évolution de la société, faisait partie de la série "Théâtre noir", que l'écrivain marocain rattachait à la "Dramaturgie africaine".
En même temps, il mettait en garde contre les a priori relatifs à cette appellation : "Il n'a rien de commun avec le théâtre contemporain, qu'il soit intellectuel ou boulevardier, trop souvent conventionnel, épuisé, à la recherche de sa résurgence – théâtre dont presque tout le monde se plaint en Occident – et surtout en France." Et de continuer : "Il n'a rien de commun avec une Afrique fantasmagorique et folklorique, également conventionnelle. Ici, il ne s'agit pas de vues de l'esprit. Il y a un contenu qui vaut autant que le contenant. Les thèmes abordés sont on ne peut plus actuels, réels, traités non de l'extérieur, mais au milieu de tranches de vie, en pleine action, hic et nunc, pourrait-on dire." Etudier l'écriture théâtrale radiophonique de Chraïbi, c'est lever le voile sur une créativité sans limite aucune. Son approche et son univers, lorsqu'il se mettait à la tâche, étaient remarquables dans la mesure où il veillait aux moindres détails : mise en scène, intonation, rythme, énonciation, mise en musique, bruitage, etc. "Chraïbi travaillait à partir de sa subjectivité, de sa culture, de sa représentation du monde et de ses préférences esthétiques. Il est homme d'émotion, de son et de voix plutôt que d'image." Aussi détecte-t-on des va-et-vient entre ses textes romanesques et ses créations radiophoniques.
La musique y tient une part importante, car Chraïbi a toujours "rêvé d'une écriture musicale". Son roman La Mère du printemps porte le sceau de sa mélomanie et de ses influences allant d'Oum Khaltoum à Mohamed Abdelhouahab, en passant par Mounir Bachir. D'ailleurs, selon Basfao, "c'est justement par un solo de luth qu'il introduit à La Greffe (...) Pour lui, écrire un nouveau texte a toujours impliqué de trouver la petite musique qui le spécifie". L'influence de la radio sera telle que son écriture littéraire devient plus limpide, plus simple. "Elle a sans conteste renforcé l'alacrité de son écriture littéraire, particulièrement saillante à la fin de sa vie dans ses romans ‘policiers'." La mise en texte viable et lisible par le grand public (suppression des codes spécifiques à la littérature radiophonique, rectification, présentation typographique, etc.), qui est l'objet de ce dernier numéro des PIM, dévoile un texte puissant, incisif, cocasse, subversif à plus d'un titre et le revêt d'une nouvelle légitimité "qui en révèle le potentiel de lectures riches et d'analyses plurielles".
Yasmine Azzouz


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