Après une interruption qui aura duré plus de 25 ans, la chasse est désormais officiellement rouverte. L'annonce a été faite, hier, par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural au cours d'une rencontre qui a réuni, au siège de son département, toutes les parties concernées, directement ou indirectement, par l'activité de la chasse. "Cette décision de réouverture officielle de la chasse vise à développer et à organiser l'activité de la chasse dans le cadre de la préservation des équilibres écologiques", a expliqué le ministre précisant que l'interdiction de la chasse depuis le début des années 90, pour des raisons sécuritaires, a donné lieu à une importante reproduction de la ressource et en d'autres termes, du gibier. "Entre-temps, des outils organisationnels et réglementaires ont été mis en place pour encadrer cette activité, ce qui permet aujourd'hui d'offrir à la fois de meilleures conditions de chasse et la préservation de la ressource", a-t-il souligné non sans rappeler toutes les lois qui ont été mises en place dans le but d'encadrer cette activité et surtout mettre fin au braconnage. "Les chasseurs ont également un important rôle à jouer dans la protection de l'environnement et du patrimoine forestier ainsi que de la faune et de la flore des agressions et des feux de forêt", a-t-il encore souligné. Tout en expliquant que cette décision est l'aboutissement des efforts considérables déployés par les chasseurs de tout le territoire national autour de cette revendication de la réouverture de la chasse, Arezki Aïder, le président de la Fédération de la chasse de Tizi Ouzou, a estimé que la bataille est encore loin d'être gagnée. "Si la réouverture de la chasse n'est pas accompagnée par une réouverture des armureries, la chasse ne sera pas à la portée de tous les chasseurs qui se retrouveront paralysés en raison de la non-disponibilité des munitions", a-t-il relevé avant d'appeler à la réouverture des armureries pour permettre aux chasseurs d'acquérir les munitions nécessaires de manière légale. Jusque-là, a indiqué notre interlocuteur, ce volet n'est toujours pas abordé, or il constitue un point très important si l'on ne veut pas que cette réouverture de la chasse ne soit juste de la poudre aux yeux. Selon les chasseurs, les munitions s'acquièrent jusque-là au marché informel à raison de 250 à 300 DA l'unité et ce prix exorbitant les rend inaccessibles aux chasseurs.