Sur 50 pays, l'Algérie occupe la 30e position dans le classement général sur l'attractivité de l'investissement en Afrique établi par le cabinet Deloitte et l'Africa CEO Forum, rendu public hier. L'Index d'attractivité des investissements en Afrique repose, selon Deloitte, sur les réponses fournies par les chefs d'entreprise africains à la question : "Quels pays africains vous semblent les plus attractifs pour investir à l'heure actuelle ?" Il vise à donner un aperçu de la volonté d'investissement des dirigeants du secteur privé sur le continent. L'Algérie se fait ainsi devancer par, entre autres pays, la Côte d'Ivoire, le Kenya, le Ghana, le Sénégal, le Rwanda, l'Ethiopie, le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Tanzanie. En fait, la place occupée par l'Algérie dans ce classement est le reflet d'un environnement encore complexe et peu propice à l'investissement. L'attractivité a été mise à mal par la bureaucratie et par des lois sur l'investissement jugées trop contraignantes et continuellement changeantes. Ce constat est largement partagé par de très nombreux chefs d'entreprise. Les gouvernements successifs ont procédé à un toilettage des différents codes d'investissement pour les rendre plus transparents et flexibles. L'actuel Exécutif a fait sauter le dernier verrou, celui de la règle du 51/49. Désormais, cette disposition ne s'appliquera qu'aux "activités d'achat et de revente, ainsi qu'aux activités relevant de cinq secteurs, dits stratégiques ou d'intérêt national, clairement délimités dans le cadre du projet de loi de finances complémentaire pour 2020 (PLFC)". Ces cinq secteurs concernent "l'exploitation du domaine minier national, ainsi que toute ressource souterraine ou superficielle relevant d'une activité extractive en surface ou sous terre, à l'exclusion des carrières de produits non minéraux ; l'amont du secteur de l'énergie et de tout autre activité régie par la loi sur les hydrocarbures, ainsi que l'exploitation du réseau de distribution et d'acheminement de l'énergie électrique par câbles et d'hydrocarbures gazeux ou liquides par conduites aériennes ou souterraines ; les industries initiées ou en relation avec les industries militaires relevant du ministère de la Défense nationale ; les voies de chemin de fer, les ports et aéroports ; les industries pharmaceutiques, à l'exception des investissements liés à la fabrication de produits essentiels innovants, à forte valeur ajoutée, exigeant une technologie complexe et protégée, destinés au marché local et à l'exportation". Cependant, cette correction apportée va-t-elle produire l'effet escompté ? Certains observateurs semblent quelque peu pessimistes, estimant qu'il reste encore beaucoup à faire dans le domaine des investissements. Aussi, recommandent-ils que le gouvernement revoie les éléments qui font potentiellement obstacle à l'investissement et développe une législation plus favorable aux IDE. Pendant que l'Algérie hésite sur la façon de procéder pour réformer son économie de manière générale, des pays africains ont fait des pas de géant dans le domaine de la réforme de la gouvernance, de l'exécution des contrats, de l'immatriculation au registre du commerce et de la fiscalité. Cela leur a permis d'améliorer le climat des affaires et de favoriser l'investissement.