Un monument du service correction à Liberté, en l'occurrence Saïd Dilmi, Âami Saïd pour les intimes, nous a quittés hier à l'âge de 71 ans. La triste nouvelle est tombée tel un couperet. Qui aurait cru que Saïd partirait aussi rapidement, lui qui a lutté, avec un rare courage, jusqu'au bout, contre la maladie ? D'une grande humilité, d'une grande gentillesse, avec son professionnalisme, Saïd a sillonné le monde de la presse depuis le début des années 1980 quand il a quitté l'enseignement pour s'engager au service correction du magazine Révolution Africaine, autrefois à la rue Larbi-Ben M'hidi, à Alger. Ayant à son actif un capital expérience dans le domaine, il rejoindra le quotidien El Watan en 1992 avant de collaborer avec plusieurs quotidiens nationaux à la maison de la presse Tahar-Djaout. Très sollicité au milieu des années 1990 par les directeurs de publication, Saïd affichait un rare engagement aux côtés de ses confrères, alors qu'Alger était en proie aux actes terroristes. C'est ainsi qu'il a été recruté dans le même service au quotidien Le Matin, tout en collaborant à plusieurs magazines, hebdomadaires spécialisés et autres journaux qui enrichissaient le paysage médiatique en Algérie à la faveur de l'ouverture du secteur. Féru de lecture, il aura assisté à la naissance de plusieurs titres de presse dans lesquels il a laissé son empreinte. Vers les années 2000, il rejoint le quotidien Liberté où il assurait le poste de chef du service correction. Ayant travaillé dans les deux brigades de jour comme de nuit, le défunt a marqué les esprits, laissant un immense vide dans notre journal, mais aussi chez les autres confrères où il a également assuré les mêmes tâches, comme Le Soir d'Algérie ou encore Compétition. Sa compétence et son abnégation lui ont valu plusieurs sollicitations au sein des maisons d'édition. Connu sur la place d'Alger pour sa touche, Saïd intervenait souvent pour "requinquer" des essais, des recueils de poésie, des romans, des nouvelles et autres ouvrages. Le personnel de Liberté et tous ses confrères garderont de lui l'image d'un homme simple et souriant, sincère et disponible, mais surtout d'un confrère qui fédérait les énergies dans son service pour confectionner, chaque jour, un journal de qualité. Repose en paix, Âami Saïd.