Les hésitations de la FAF – les manœuvres seraient le mot juste – ont provoqué de graves dégâts. Explications. Après avoir tergiversé pendant de longues semaines, le bureau fédéral de la FAF a fini par trancher hier au sujet de la désignation du second représentant algérien en coupe de la CAF. C'est finalement la JS Kabylie qui y prendra part comme rapporté dans ces mêmes colonnes en dépit des hésitations de la FAF. La raison est simple : il fallait juste se référer, dès l'annonce officielle de l'annulation de la coupe d'Algérie 2019-2020, pour trancher la question, la réglementation de la CAF étant claire. Elle stipule, en effet, dans son article 8, section engagements, que "pour les pays ayant le droit d'engager deux clubs, au cas où le vainqueur de la coupe et le finaliste ne peuvent pas s'engager dans la Coupe de la Confédération, la commission des compétitions interclubs se réserve le droit d'accepter un autre club. Dans ce cas, le classement de la Ligue nationale aura la priorité sur la coupe nationale". Clair, net et précis. C'est le classement final de la Ligue 1, récemment établi par la LFP, qui doit être pris comme référence. Sachant que les deux premiers du classement, à savoir le CRB et le MCA, sont engagés en Ligue des champions et que le troisième, l'ESS, doit disputer la coupe de la CAF, conformément aux dernières décisions du bureau fédéral de la FAF à ce sujet, il appartient donc au quatrième au classement, à savoir la JSK, de jouer la coupe de la CAF. Cependant, au lieu de se baser justement sur la réglementation de la CAF, la FAF a préféré dans un premier temps soumettre l'idée d'un tirage au sort avec les 7 équipes encore en lice en coupe d'Algérie à savoir le CABB Arréridj, l'US Biskra, le WA Boufarik, l'USM Bel-Abbès, Amel Boussaâda, Paradou AC et l'ASM Oran, avant de déchanter sous la pression des observateurs qui ont qualifié cette solution de "ridicule". Dans un second temps, la FAF a réuni les équipes citées plus haut pour tenter de trouver une autre solution. Une proposition a été faite à l'US Biskra de s'engager après le désengagement des autres équipes pour diverses raisons, mais là aussi la pilule ne passe pas. Le MJS oppose son veto et appelle au respect de la réglementation. Entre-temps, le président de la JSK, Cherif Mellal, est monté au créneau pour dénoncer "l'acharnement contre la JSK". Il a été du reste suspendu pour deux ans par la commission de discipline de la FAF avec proposition de radiation à vie. Le président de l'US Biskra, Fares Benaïssa, a fait, récemment, des révélations graves, affirmant que la FAF a "promis à l'USB de jouer la coupe de la CAF avant de se raviser sous la pression du MJS et de la présidence de la République". Il sera lui aussi sans doute suspendu. Leur seul tort c'est d'avoir pourtant défendu les intérêts de leurs clubs respectifs. En somme les hésitations de la FAF – les manœuvres seraient le mot juste – ont provoqué de graves dégâts. SAMIR LAMARI
