Avec la petite criminalité qui s'installe petit à petit dans cette paisible contrée de l'Algérie profonde, les citoyens ont bloqué, dimanche, la RN108 pour pousser les autorités locales à renforcer la sécurité. La commune d'Oued Sebbah (daïra de Aïn El-Arba, wilaya de Aïn Témouchent) a été marquée en début de semaine par un mouvement de protestation pacifique mené par les habitants pour revendiquer le renforcement de la sécurité dans la commune, à la suite de la multiplication des vols et des agressions qui ont ciblé ces derniers jours les habitations et les locaux commerciaux, avant de s'élargir aux édifices publics. Selon nos informations, après les appels répétés et les correspondances des habitants de cette localité composée de 28 douars épars en dehors de l'agglomération principale, qui ont été adressés aux autorités locales pour demander l'ouverture d'une brigade de gendarmerie ou d'une sûreté extra-muros relevant de la police de la commune, et qui sont restés lettre morte, les citoyens ont décidé de faire entendre leur voix. Et pour cause, ils ont manifesté, dimanche 8 novembre, en bloquant l'entrée de la RN108 reliant leur localité au chef-lieu de wilaya et au chef-lieu de daïra, dans le but de faire passer leur message aux autorités de wilaya. Il est vrai que cette localité à vocation agricole et qui a connu ces dernières années une démographie galopante reste tributaire, sur le plan sécuritaire, de la brigade de gendarmerie de Aïn El-Arba. Avec le phénomène de la petite criminalité qui s'installe petit à petit dans cette paisible contrée de l'Algérie profonde, les autorités locales sont donc appelées à procéder au renforcement de la sécurité, même si l'ouverture d'une brigade ou d'une sûreté extra-muros se fait sur la base d'indices, de facteurs et d'indicateurs propres à ces deux corps de sécurité. Sauf que les habitants commencent à sentir le poids de l'insécurité en cette fin d'année 2020 en raison des divers vols et cambriolages ciblant de nombreuses habitations et de nombreux locaux commerciaux ou même les édifices publics. Même les agriculteurs n'y ont pas échappé, aussi bien de jour comme de nuit et d'une façon quasi quotidienne, selon l'un des manifestants qui a déploré des agressions à main armée. "Nous avons 28 douars, alors que la brigade de la gendarmerie se trouve à Aïn El-Arba, à une dizaine de kilomètres. Il donc est impossible de maîtriser la situation. Il nous faut une structure de sécurité sur place, car nous souffrons d'un véritable problème sécuritaire", lance un autre citoyen. "Mon local commercial qui se trouve à Oued Sebbah a fait l'objet, le week-end dernier aux environs de minuit, d'un vol par escalade par un inconnu qui a emporté la marchandise et l'argent qui se trouvait dans la caisse", témoigne un autre. Face à cette situation, le chef de daïra et chef de la compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Hammam Bou-Hadjar, de laquelle relève la brigade de Aïn El-Arba, se sont déplacés sur les lieux. Les deux responsables, a-t-on appris, se sont longuement entretenus avec les protestataires. Des promesses ont été faites pour la programmation de patrouilles qui sillonneront durant la nuit tous les endroits suspects et les endroits à risques d'Oued Sebbah, en attendant l'ouverture d'une brigade de gendarmerie ou d'un siège de sûreté extra-muros qui relève, ont-ils précisé, des prérogatives des autorités centrales. M. LARADJ