Les chiffres de contaminations inquiètent et le nombre de décès affole, la deuxième vague de coronavirus s'avère plus virulente. Les hôpitaux débordés et le personnel médical appelle les citoyens à redoubler de vigilance. La pandémie bat un nouveau record. Le bilan quotidien des contaminations au Covid-19 que fournit le ministère de la Santé suit une courbe ascendante. Avec 753 personnes contaminées et 15 décès, l'Algérie a enregistré, hier, un nouveau record depuis le début de l'épidémie en février dernier. Et rien n'indique que le pays a atteint le pic. Cela fait des semaines que le ministère de la Santé fournit des chiffres en constante augmentation des personnes contaminées. Alors que la pandémie donnait des signes de fléchissement au début de l'automne, sa propagation a repris à une vitesse vertigineuse ces dernières semaines. De quelques dizaines de cas enregistrés, et annoncés, quotidiennement, on est passé à plusieurs centaines de cas. Depuis septembre, les records sont sans cesse enregistrés. Mais étrangement, le nombre de décès est resté dans une fourchette allant de 6 à 14 cas. Pour la première fois, le ministère de la Santé a annoncé hier le nombre de 15 décès. Et si le ministre, Abderrahmane Benbouzid, insiste dans ses différentes interventions médiatiques, que les chiffres annoncés étaient "vrais" et "réels", les informations émanant des autorités locales donnent un tout autre son de cloche. Ainsi, la wilaya de Béjaïa enregistre une moyenne de 10 décès par jour, selon son DSP, le directeur de la santé et de la population, qui s'exprimait lundi devant la presse. Une députée de Jijel a révélé, hier, aux journalistes présents à l'APN lors des débats sur le projet de la loi de finances 2021, que sa wilaya a enregistré ces derniers jours une quarantaine de décès. S'il est difficile de vérifier ces chiffres, les images de cercueils enterrés à l'aide de pelleteuses, publiés sur les réseaux sociaux, confirment que la situation dans cette wilaya de l'Est et au-delà est préoccupante. Autre signe qui renseigne sur la dégradation de la situation sanitaire : plusieurs écoles ont dû fermer après le signalement de plusieurs cas de personnes contaminées. Un fait auquel s'ajoutent les cris de détresse de certains médecins et fonctionnaires du secteur de la Santé évoquant la saturation des hôpitaux par des malades atteints de la Covid-19. Devant la gravité de la situation, les autorités ont annoncé de nouvelles mesures préventives visant à freiner la propagation de l'épidémie. Outre un confinement partiel entré en vigueur hier soir, certaines wilayas ont annoncé des décisions plus restrictives au niveau local. Ce qui s'ajoute aux appels au respect des mesures de distanciation physique et au port du masque de protection. Pourtant, dans la réalité, ces mesures n'ont que peu d'effet. Les fêtes de mariage, pourtant officiellement interdites, se tiennent à la barbe et au nez des autorités qui semblent dépassées. Des cortèges nuptiaux passent souvent devant les barrages des services de sécurité sans être inquiétés. Des regroupements de tous genres se tiennent régulièrement, des marchés et centres commerciaux sont ouverts. Et la liste des infractions est encore longue. Dans un ultime rappel à l'ordre, les services de la DGSN ont rendu public, hier, un appel invitant la population à respecter les mesures préventives annoncées par les autorités. Un avertissement avant le passage aux actes ?