Le FFS ne se fait guère d'illusions : les principales dispositions de la loi de finances 2021 adoptée hier par le Parlement, dans un contexte de crise sanitaire et d'une situation politico-économique délétère, ne visent qu'à maintenir le statu quo politique. "Malgré cette conjoncture marquée par une grave crise sanitaire mondiale et la crise politique inédite que vit notre pays depuis février 2019, les principales dispositions de ce PLF 2021 visent à maintenir le statu quo politique, le système dépensier et surtout à semer de faux espoirs auprès des Algériennes et des Algériens, alors que notre pays sera confronté à un déficit budgétaire record et dangereux que ce projet annonce pour l'année prochaine et qui est de l'ordre de -2 700 milliards de dinars !", s'alarme le FFS dans un communiqué de son groupe parlementaire rendu public hier. Le FFS, dont les activités au Parlement sont gelées depuis octobre 2018, n'a pas lésiné sur les mots pour critiquer ce projet autant dans la forme que dans le fond. "Ce projet de loi de finances pour l'année 2021 n'a pas dérogé à la règle des précédents PLF, surtout depuis la chute vertigineuse des prix du pétrole enregistrée depuis le mois de juin de l'année 2014. Sa présentation devant le Parlement se fait sans aucun bilan des ajustements budgétaires opérés durant l'année en cours", relève le parti, ajoutant qu'il a été "expédié en un temps record à l'APN sans même remettre aux députés le document de présentation du projet portant des tableaux de cadrage macroéconomique". "La reproduction quasi totale de la même structure des dépenses de fonctionnement et d'équipement, malgré les voyants rouges des comptes publics, notamment le déficit du Trésor et de la balance des paiements, nous renseigne sur le niveau d'immobilisme qui marque l'Exécutif et son incapacité à construire un modèle économique et social viable et équitable affranchi des hydrocarbures", souligne le communiqué. Convaincu que l'annonce de l'augmentation des transferts sociaux et la suppression "très tardive" de 38 comptes spéciaux du Trésor, qui ont coûté plus de 2 000 milliards de dinars au budget de l'Etat, ne réglera pas la grave crise de confiance qui sépare les gouvernants des millions de familles algériennes qui ont subi doublement les affres de la gestion policière du pouvoir durant cette période et la détérioration de leur pouvoir d'achat causée par ces longs mois du confinement à cause de la Covid-19", le groupe parlementaire du FFS estime que la problématique centrale réside dans la nature du système politique qui "refuse aux Algériennes et aux Algériens leur droit inaliénable à l'autodétermination individuelle et collective". "C'est une crise politique de fond qui nécessite une solution politique et non pas des réaménagements juridiques et institutionnels ou du replâtrage économique en vue de la restauration de l'ordre autoritaire et du maintien de l'ordre établi", affirme le parti. "Il ne pourrait y avoir une véritable relance économique que dans le cadre d'un processus politique pour l'instauration d'un changement démocratique du système et d'un Etat de droit dans le pays", conclut le texte.