De par son caractère inédit et son ampleur, la pandémie de Covid-19, dont le premier cas a été révélé il y a une année en Chine, a, sans aucun doute, mis le monde à rude épreuve. Une année après l'apparition de la maladie dans une province chinoise avant de s'étendre à plus de 150 pays, le monde se surprend aujourd'hui à se demander comment sera fait demain. Quelle couleur prendra-t-il ? Celle d'un renouveau ou de la persistance d'un modèle qui a montré ses limites ? Car, il faut se rendre à la triste évidence de la réalité : les conséquences sont désastreuses. Autant sur le plan humain avec des centaines de milliers de décès à travers le monde que sur le plan économique et social, voire psychologique. Appréhendée à ses débuts comme une simple crise sanitaire qui pouvait être passagère, mais dont on n'a pas pu prévenir la rapidité de la propagation, celle-ci a fini par se muer, au fil des mois, en crise économique mondiale, remettant sur le tapis la question du modèle libéral et la mondialisation. Une situation provoquée essentiellement par la nature des réponses apportées par beaucoup de pays, et chacun, selon ses moyens, pour freiner cette pandémie contre laquelle aucun ne semblait être préparé. En effet, pour briser la chaîne de la contagion, éviter la naissance d'autres foyers et réduire la pression sur les hôpitaux, la plupart des pays ont opté pour le confinement de leur population, l'annulation des manifestations publiques et sportives, la fermeture des frontières, des écoles et le recours au télétravail. Résultat des courses : de nombreuses entreprises ont été contraintes à mettre la clé sous le paillasson et de nombreux travailleurs, dans diverses activités, ont été contraints au chômage. Au plan social, de nombreux ménages se retrouvent éprouvés, y compris sur le plan psychologique. Si au plan environnemental, la nature a pu respirer, selon certains spécialistes grâce à la réduction drastique de l'activité humaine, au plan politique, les libertés et les droits se sont vus malmenés, particulièrement dans les pays en déficit démocratique ou gouvernés par des régimes autocratiques. Même dans certains pays aux traditions démocratiques établies et ancrées, comme l'Allemagne, les citoyens n'ont pas hésité un moment à contester certaines mesures jugées attentatoires à leur liberté. Profitant de cette crise, de nombreux pays ont opté pour la manière musclée pour étouffer les opposants et les journalistes, selon de nombreux rapports d'ONG. Aujourd'hui, alors que tout le monde épie l'arrivée du vaccin à même de soulager un monde devenu anxieux, des interrogations et des incertitudes entourent la gouvernance mondiale, mais également l'économie mondiale et le devenir des droits fondamentaux des citoyens. Il y a aussi certains paradigmes appelés à être revus. Car, même si elle n'a pas fait de quartiers, la pandémie a mis à nu les inégalités sociales et le fossé qui sépare les pauvres, les plus vulnérables, des riches.