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"Le ralentissement économique affecte l'ensemble des catégories sociales"
Mourad Ouchichi, enseignant d'économie à l'Université de BEjaIa
Publié dans Liberté le 22 - 11 - 2020

Liberté : Aux conséquences de la crise financière issue de la chute des cours du pétrole est venu se greffer l'impact de la crise sanitaire sur le pouvoir d'achat des ménages. Quels sont, selon vous, les éléments visibles de ce regain de précarité sociale ?
Mourad Ouchichi : En effet, les perspectives de l'économie algérienne ne cessent de s'assombrir. La chute vertigineuse des prix des hydrocarbures et la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 ne font qu'aggraver une situation déjà précaire. Les déficits n'ont pas cessé de se creuser depuis la chute continue du baril de pétrole depuis 2014. Depuis cette date, les gouvernements successifs, tablant sur le caractère conjoncturel de la crise, n'ont pas jugé utile d'engager des réformes structurelles susceptibles de libérer les dynamiques d'accumulation des richesses issues d'un processus productif, contrairement à l'accumulation rentière, prédatrice et clientéliste. Ils se sont contentés de quelques mesures financières à court terme, dont les effets compliquent encore davantage la situation, notamment ceux liés à la crise sanitaire du Covid-19. Pendant que la réduction du budget d'équipement étouffait le peu qui restait fonctionnel de l'appareil productif national, le gel subit et l'abandon de plusieurs projets d'investissement ralentissaient le rythme de la croissance économique et d'offre d'emploi.
L'inflation produite par l'émission monétaire ex nihilo (la planche à billets) s'installe, laminant le pouvoir d'achat de la population déjà mis à rude épreuve par la dévaluation de la monnaie nationale. L'augmentation du chômage, notamment chez les jeunes, et l'érosion du pouvoir d'achat provoquent la baisse de la demande, élément primordial pour toute entreprise de relance économique. Cette baisse de la demande est actuellement visible dans le secteur de l'immobilier qui connaît un effondrement chaotique. Celui des services aussi, en attendant que le reste suive. Il est donc clair qu'au-delà des conséquences macroéconomiques désastreuses, pratiquement l'ensemble des classes sociales sont touchées directement ou indirectement par le ralentissement général de l'activité économique.
La dévaluation du dinar annoncée pour la période allant de 2021 à 2023 est porteuse d'importants risques inflationnistes qui pourraient grever davantage le budget des ménages. Comment voyez-vous l'évolution de la situation dans les prochains mois ?
L'inflation est définie de manière expéditive comme une augmentation généralisée et soutenue des prix. Or, cela n'en est qu'une conséquence ; la cause réside dans la masse monétaire en circulation et sa contrepartie en biens et services. L'Algérie étant un Etat ayant une économie rentière, la tendance inflationniste est structurelle, même en dehors des moments de crise. Que dire alors des périodes de la double crise que nous vivons, à savoir la baisse des prix des hydrocarbures et les conséquences de la pandémie ? Pour réduire son déficit budgétaire qui ne cesse de se creuser, le gouvernement a eu recours à la planche à billets et à la dévaluation de la monnaie nationale dont la parité est artificiellement maintenue au-dessus de sa valeur réelle. Sur cette question justement, les avis des économistes divergent : il y a ceux qui pensent qu'une dévaluation est salutaire pour la relance de l'économie nationale.
D'autres, en revanche, pensent que cela ne fera qu'aggraver la situation sociale déjà fragile de la population. Par rapport à cette question, la valeur de la monnaie nationale doit être sérieusement débattue car on ne peut continuer à maintenir artificiellement un dinar surévalué. Cependant, cette mesure de dévaluation doit être impérativement intégrée dans un projet global de réformes structurelles susceptibles de briser les mécanismes rentiers du système économique en place. Il est temps de passer à une véritable transition vers une économie productive qui suppose aussi une transition politique. Cependant, force est de constater que les véritables décideurs du pays refusent cette perspective. La dévaluation comme seule mesure ne fera qu'aggraver une situation déjà explosive.
Le choc pandémique a engendré une grande fragilisation du secteur économique. Comment analysez-vous les conséquences de cette situation sur le marché de l'emploi ?
À l'évidence, le double choc, pétrolier et pandémique, impacte directement le marché de l'emploi. On a, d'un côté, une baisse importante des recrutements dans la Fonction publique et l'arrêt quasi total d'investissement et de recrutement dans le secteur privé. À cela s'ajoutent les effets de l'arrêt de plusieurs activités à cause des mesures prises pour endiguer la pandémie. Il y a donc une sorte de blocage total dont les effets se nourrissent mutuellement.
Les perspectives sont donc sombres, et il n'y a de solution que si les décideurs prennent réellement conscience de la gravité de la situation et accepte l'idée d'enclencher un processus transitionnel à la fois sur le plan économique, mais aussi et surtout politique, afin de permettre à l'économie de se constituer en marché créateur de richesses et lieu de dynamiques d'accumulation, à l'Etat de droit de régner en jouant son rôle de régulateur et à la société civile comme contre-pouvoir autonome.


Propos recueillis par : Ali TItouche


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