Plusieurs dizaines de personnes, constituées de proches et amis des victimes d'homicide, notamment du jeune homme assassiné récemment à la cité Matnatalat, dans la ville de l'Ahaggar, se sont rassemblées, hier, devant le tribunal de Tamanrasset pour dénoncer "l'insécurité" et exiger l'application de la peine de mort contre l'auteur de ces ignobles crimes. Sur place, il nous a été donné de constater la grogne d'une foule sérieusement préoccupée par la hausse de la criminalité qui terrorise cette collectivité aux 50 nationalités. Le procureur de la République, qui a tenté vainement de contenir la colère des manifestants, l'a appris à ses dépens. Ses engagements semblent être contrariés par les chiffres faisant état de plusieurs homicides en moins de 10 jours, mais surtout par la situation des auteurs des deux derniers crimes qui sont toujours en liberté. "Notre action est motivée par la hausse de la criminalité et de l'impunité. Mon frère a été mortellement poignardé, mercredi dernier, et son meurtrier n'est toujours pas arrêté bien qu'il soit identifié par les services de police. Notre cité renoue avec l'insécurité et nous vivons quotidiennement la peur au ventre, en l'absence d'une sûreté urbaine dans ce quartier infesté par les repris de justice", lance Mustapha Nighat, le frère du jeune homme assassiné à Matnatalat, communément appelé "Sersouf Ferraille". Il n'est pas le seul à avoir dénoncé la série de drames qui sèment la panique et l'inquiétude dans toute la ville de Tamanrasset. Les manifestants, ayant pris part à ce rassemblement de protestation, étaient unanimes à exiger le qisas pour ne laisser au juge aucun pouvoir discrétionnaire ou encore la possibilité de prononcer les circonstances atténuantes et une réduction de la peine à l'encontre des meurtriers. Quadrillés par un dispositif sécuritaire, les manifestants ont scandé à tue-tête "El qisas, el qisas", "La justice absente, les meurtriers en liberté", "Encore des crimes et des crimes, on compte quotidiennement des victimes". Il est à rappeler que le jeune Hamou Nighat, âgé de 26 ans, a été mortellement poignardé en raison d'une remarque qu'il aurait faite à un homme louche qui rôdait à moto dans leur quartier. D'après les informations recueillies sur place, le drame s'est produit, mercredi vers 17h, à la suite d'une rixe qui s'est terminée dans un bain de sang. L'auteur de cet ignoble crime, O. A., un repris de justice notoire selon les proches de la victime, aurait sorti un couteau et poignardé sa victime en plein cœur, avant de prendre la fuite et de s'éclipser à la faveur de l'immensité désertique. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité compétents pour élucider cet homicide dont le principal auteur est toujours en liberté. Avant-hier vendredi, un autre jeune a été tué à la cité d'In Kouf dans des circonstances qui demeurent inconnues. La ville de Tamanrasset enregistre ainsi son troisième homicide en moins de 10 jours, après le meurtre d'un jeune de 18 ans survenu le 18 du mois en cours à la cité Bab Ezzouar, à la sortie nord de la ville. RABAH KARECHE