Le débrayage auquel appelle la corporation est lié à des revendications exprimées à maintes reprises mais jamais satisfaites. Les établissements scolaires au niveau national risquent d'être paralysés demain par une grève à laquelle a appelé la corporation pour réclamer notamment des moyens de protection contre la pandémie de Covid-19. Parmi les autres revendications : la révision des programmes et du volume horaire des enseignants et la consécration du samedi comme jour de repos hebdomadaire. Des revendications liées à la conjoncture exceptionnelle de la crise sanitaire que traverse le pays et qui se greffent à d'autres doléances exprimées à maintes reprises par les enseignants et jamais satisfaites à ce jour, comme le rappellent les enseignants. "Parmi ces revendications, il y en a des anciennes pour lesquelles nous avons mené des batailles que tout le monde connaît ; puis, il y a d'autres revendications qui s'ajoutent à celles-ci dans cette conjoncture exceptionnelle de crise sanitaire", explique à Liberté Bachir Kiouas, enseignant du primaire, joint hier par téléphone. "Nous réclamons la mise à notre disposition de moyens et d'outils pour faire face à cette pandémie. Au chapitre pédagogique, il s'agit de la révision des programmes, du volume horaire et du repos hebdomadaire pour les enseignants", précise cet enseignant. Concernant les moyens pour faire face au risque d'être contaminé par le Covid-19, notre interlocuteur estime que non seulement le protocole sanitaire n'est pas correctement appliqué, mais il y a des établissements dans de nombreuses wilayas et dans certaines régions où il n'est pas du tout mis en place. Les enseignants sont presque unanimes pour parler d'absence de protocole sanitaire, et lorsqu'il est appliqué dans certaines écoles, sa mise en œuvre est toute relative compte tenu de l'absence d'un personnel formé. "Sur le plan pédagogique, il y a de nouveaux aménagements horaires ; il y a des sous-groupes et une réduction du volume horaire pour les élèves, mais pas pour les enseignants", déplore Bachir Kiouas, en précisant : "Il y a des séances de 45 minutes qu'on doit désormais effectuer en 30 minutes. Mais en contrepartie, rien n'a été fait pour l'aménagement des programmes et la conception des fiches. Une absence totale. C'est comme si on demandait à quelqu'un d'assurer une fiche en une demi-journée, alors qu'il a l'habitude de le faire en une heure, ce qui est absurde." "Tous les enseignants se demandent ce que faisait le ministère de tutelle durant toute la période du confinement étant donné que les répartitions et les emplois du temps hebdomadaires n'ont été délivrés que depuis une semaine seulement, alors que la rentrée scolaire a eu lieu le 21 octobre dernier. C'est l'anarchie ! Même quand on délivre ce document, il reste encore ambigu", dit-il. Autre grief retenu et évoqué par Bachir Kiouas : la tentative de remettre en cause les acquis des enseignants, notamment le repos hebdomadaire de la double vacation, lesquels ne disposent plus de la journée du samedi. Interrogé sur d'éventuels échos à leurs revendications, le délégué syndical à Alger-Ouest des enseignants du primaire (non agréé) a répondu sans ambages : "Nous ne sentons pas qu'il y a une disposition à répondre favorablement à nos doléances. La dernière réunion de négociations avec le ministère le 5 décembre 2019 s'était achevée sur un PV et des promesses de régler certains points soulevés. Mais une année après, elles n'ont toujours pas été tenues." AMAR R.