Une journaliste turque a été condamnée hier à plus de six ans de prison pour "appartenance à une organisation terroriste" par un tribunal de Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie. Aysegül Dogan a été condamnée à six ans et trois mois de prison pour appartenance au "Congrès de la société démocratique" (DTK), une organisation que les autorités turques accusent d'être liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. Mme Dogan était journaliste et coordinatrice des programmes à IMC TV, chaîne d'opposition et pro-kurde, avant sa fermeture par les autorités en 2016. "Le procureur insiste pour voir autrement mes activités journalistiques", avait-elle déclaré dans une interview accordée avant le verdict au magazine en ligne Duvar, affirmant que le tribunal avait refusé de tenir compte de "preuves" la disculpant. Des dizaines de journaux et de chaînes de télévision ont été fermés par les autorités dans la vague de répression qui a suivi une tentative de coup d'Etat contre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en 2016. Les milieux prokurdes font aussi l'objet d'une répression implacable depuis plusieurs années en Turquie. Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l'index de la liberté de la presse publié par RSF.