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Le procès en appel reporté au 12 décembre Affaire de corruption impliquant la fille présumée de Bouteflika, l'ancien DGSN et les anciens walis Zaâlane et El-Ghazi
L'heure approchait les douze coups de midi quand la présidente de la chambre correctionnelle près la cour de Tipasa ordonne la présentation des coprévenus dans l'affaire de Nachinache Zoulikha-Chafika, connue sous le sobriquet de Mme Maya et se faisant passer pour la fille cachée du président déchu Abdelaziz Bouteflika. Une dizaine de détenus, dont la principale inculpée, ainsi que l'ancien directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, et les anciens chefs des exécutifs d'Oran et de Chlef au moment des faits, Abdelghani Zâalane et Mohamed El-Ghazi, entrent dans le box des accusés sous une forte protection policière. Les deux filles de Zoulikha Nachinache, Imène et Farah, comparaissaient libres. La défense requiert aussitôt le renvoi du procès à une audience ultérieure. La juge de siège fixe la date du report au samedi 12 décembre. Les avocats protestent. "C'est moi qui décide. L'affaire sera jugée le 12 décembre. C'est l'ultime report", tranche la magistrate, intransigeante. Les robes noires quittent la salle d'audience, dépitées par cette décision. Ils refusent d'édifier les journalistes sur les arguments motivant la demande de report. "C'est une requête procédurale relevant des droits de la défense", se limitent-ils à dire. L'un d'eux, plus coopératif, explique que l'un des accusés, Abdelghani Zâalane en l'occurrence, est poursuivi dans une affaire de corruption programmée le jour même au tribunal de Sidi M'hamed. Ledit procès, dans lequel sont également inculpés l'investisseur dans le secteur du tourisme, Mohamed Benfissah, les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et deux anciens walis, Derbali Mohamed et Benhocine Fawzi, a été renvoyé au 14 décembre. "Les deux procès risquent de se chevaucher sauf si celui de la cour de Tipasa est expédié en une journée", suppose l'avocat. Pour le rappel, le tribunal de première instance de Chéraga a condamné, le 14 octobre dernier, Mme Nachinache à 12 années de réclusion assortie d'une amende de 7 millions de dinars avec la saisie de tous ses biens. Le parquet avait requis 15 ans de prison. Ses deux filles ont écopé de 5 ans de prison ferme, sans dépôt (elles sont en liberté provisoire) et à 3 millions d'amende, ainsi que la confiscation de leurs biens. L'ancien DGSN, Abdelghani Hamel, et les anciens walis, Abdelghani Zaâlane et Mohamed El-Ghazi, ont été condamnés à 10 ans de prison ferme et à une amende d'un million de dinars. Ils devront s'acquitter, en outre, au profit du Trésor public, constitué partie civile, respectivement de 3 millions dinars, 7 millions dinars et 1 million de dinars. Les deux entrepreneurs Abdelghani Belaïd et Miloud Ben Aïcha ont été condamnés respectivement à 7 et 10 ans de prison ferme et à une amende d'un million de dinars chacun. L'ancien député Omar Yahiaoui, en cavale à l'étranger, a été condamné à 10 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars, avec la confiscation de ses biens et le lancement d'un mandat d'arrêt international à son encontre. Les chefs d'inculpation retenus contre les co-accusés dans cette affaire sont : "blanchiment d'argent", "trafic d'influence", "octroi d'indus avantages", "dilapidation de deniers publics", "incitation d'agents publics pour l'octroi d'indus avantages" et "transfert illicite de devises à l'étranger".
