Se disant proches de l'épuisement physique, les enseignants du moyen dénoncent le système des vacations adapté à la pandémie de Covid-19 tel qu'appliqué depuis la rentrée. Ainsi, les professeurs d'arabe, de français et de mathématiques des collèges d'enseignement moyen, qui assurent actuellement entre 8 et 10 cours par jour, selon leur déclaration, ont organisé un sit-in de protestation, avant-hier, lundi, devant le siège de la Direction de l'éducation d'Annaba. Nombre d'entre ceux qui ont participé à ce mouvement reprochent à leur hiérarchie un manque de discernement en procédant à la réouverture des établissements sans tenir compte de leur bien-être. "Cela fait un mois à peine et nous sommes déjà au bout de nos forces. Nous ne pourrons pas continuer à exercer notre métier dans de pareilles conditions", se plaignent-ils, en affirmant que certains de leurs confrères ont "décroché" au bout de deux semaines de travail, alors que d'autres sont sur le point de jeter l'éponge devant la pression qu'ils subissent. Les PEM de mathématiques se disent les plus lésés par cet emploi du temps de crise, qu'ils n'hésitent pas à qualifier de programme en "trompe-l'œil" qui ne rend service à personne et tout particulièrement aux élèves, pris en otage une fois encore, soutiennent-ils. "Faut-il rappeler l'importance des mathématiques dans le cursus scolaire et le soin que doit apporter l'enseignant pour dispenser cette matière aux apprenants avec les pratiques éducatives actuelles ? Comment peut-on prétendre prodiguer un enseignement de qualité des mathématiques, lorsqu'on est obligé de faire 27, voire 30 heures de travail par semaine, sachant que le volume hebdomadaire maximum des horaires admis ne dépasse pas les 20 heures ? À ce rythme c'est le burn-out assuré", s'indigne un des protestataires. Même attitude de mécontentement chez les professeurs d'arabe et de français qui disent pâtir eux aussi du système de la double vacation, qui ne leur permet plus de souffler d'un cours à l'autre, comme par le passé. À signaler que les directeurs des établissements du primaire ont également manifesté devant le siège de la DE de la wilaya d'Annaba, pour réclamer de meilleures conditions de travail. Les directeurs d'école ont dénoncé la situation qui prévaut dans leurs établissements, comme l'inexistence de chauffage, l'absence d'hygiène ainsi que le manque de transport scolaire.