Les concernés dénoncent le retard dans le versement de l'aide financière allouée par l'Etat dans le cadre du programme de l'autoconstruction. Les bénéficiaires de parcelles de terrain destinées à l'autoconstruction, qui sont au nombre de 471, tous originaires de la localité de Ras El-Miâad, située à quelque 180 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Biskra, viennent d'organiser un sit-in devant le siège de leur commune, dénonçant ainsi ce qu'ils qualifient de "procrastination" dans le versement de l'aide financière allouée par l'Etat dans le cadre du programme de l'autoconstruction. Brandissant des pancartes décrivant leurs revendications, les protestataires réclament aussi l'établissement des certificats de possession des parcelles en question, ce qui leur permettra, selon eux, d'entamer les travaux de construction des habitations rurales dont ils ont bénéficié depuis sept ans. Les protestataires, appelant leurs responsables locaux à régulariser cette situation, se disent "ne pas comprendre les raisons principales de l'indifférence de leurs élus envers eux". Faisant part de leurs inquiétudes, d'aucuns parmi eux nous confient qu'ils vivent dans des circonstances déplorables : "Nous ne réclamons que ce que nous avons comme droit légitime. Un simple gîte à construire pour nos enfants. Avons-nous demandé l'impossible ? Pourquoi cette attitude nonchalante envers nous ? L'on a fondé des espoirs sur ces lots de terrain pour enfin mettre définitivement un terme à notre interminable souffrance, mais il s'avère, selon les faits, que cette situation tend encore à perdurer." Les contestataires, rassemblés devant la mairie de leur localité, implorent les autorités locales, notamment celles de la wilaya, à intervenir de telle sorte qu'ils puissent voir résolu ce problème qui les inquiète depuis bien des années. Par ailleurs, le premier responsable de la commune de Ras El-Miâad, tentant d'apaiser les esprits échauffés, leur a promis de prendre en considération leurs préoccupations et ce, en travaillant en coordination avec les services concernés. Il y a lieu de rappeler qu'à Ras El-Miâad, nombreuses sont les insuffisances et imperfections qui rendent précaire le cadre de vie des citoyens. L'accès au logement dans cette partie de l'extrême sud de Biskra n'est, faut-il le dire, qu'une préoccupation qui en cache bien d'autres non moins importantes. Un des mal-logés participants à cette action de protestation nous décrit brièvement ce dont souffre une population estimée à plus de 25 000 habitants : "Ici, l'on ne cesse de se plaindre à la longue d'un cadre de vie dégradé. Rien ne porte à croire que l'on est au XXIe siècle. Les aspects du développement local chez nous sont complètement absents. Ce n'est pas seulement l'habitat social, rural ou autre qui est à l'origine de notre mécontentement. L'on réclame incessamment l'amélioration des conditions de vie dans notre région, en vain. L'on crie toujours, mais on n'entend que notre voix. Pour un simple exemple, le réseau du gaz naturel ne couvre pas toute la région, celui de l'évacuation des eaux usées aussi, quant aux revendications inhérentes à l'éclairage public, à l'eau potable, à l'électricité agricole et à l'embauche, car le spectre du chômage frappe de plein fouet nos jeunes, l'on ne sait pas encore quand elles seront propulsées sur le devant de la scène."