Le verdict de l'affaire opposant la famille de Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense à la retraite, à Mouloud Meghzi,leur associ dans la société Smart Link Communication (SLC), spécialisée dans l'exploitation de réseaux de télécommunications à haut débit sans fil et dans la voix sur Internet (VoIP), est attendu la semaine prochaine. Le juge du tribunal correctionnel de Chéraga a mis en délibéré le verdict sous huitaine après les plaidoiries de la défense et du lourd réquisitoire du procureur. Ce dernier a, en effet, requis 4 ans de prison ferme contre le principal accusé, Mouloud Meghzi. La même peine a été requise contre Kherat Omar-Abdellah et dix ans de réclusion ont été demandés contre l'ancien agent des services secrets, Hichem Aboud. Dans leurs plaidoiries, les avocats de Mouloud Meghzi n'ont pas manqué de relever le fait que leur mandant "était d'abord plaignant" pour se retrouver "comme par enchantement" détenu "dans le cadre de la même affaire". Ils ont rappelé, à cet effet, que l'affaire remonte à quelques années, lorsque Mouloud Meghzi, de nationalité américaine et spécialiste dans le domaine des télécommunications, avait créé la société SLC en association avec le fils de Khaled Nezzar, Lotfi, qui n'est autre que son cousin maternel. Mouloud Meghzi, ajoutent les avocats, a déposé plainte contre les enfants de Nezzar pour "faux et usage de faux", lorsqu'ils ont entamé des procédures "pour accaparer la grande majorité des actions de l'entreprise". "Il était détenteur de 40% et soudainement il est devenu détenteur minoritaire de quelque 4%", ont révélé les avocats. Le dépôt de plainte de Mouloud Meghzi, ont relevé également les avocats, est intervenu "dans une période de troubles politiques, marquée principalement par le différend entre le défunt Ahmed Gaïd Salah et Khaled Nezzar". Toutefois, les tentatives de Mouloud Meghzi pour être réhabilité dans ses droits par la justice se sont heurtées à une résistance telle qu'aucune de ses procédures n'a abouti. En fuite à l'étranger, Khaled Nezzar revient au pays et voit son mandat d'arrêt international annulé. "À peine trois jours après son retour, soit le 11 décembre dernier, le 14 du même mois, Mouloud Meghzi est arrêté et écroué", ont relevé les avocats qui ont dénoncé "un viol des procédures". Selon eux, il est poursuivi pour "atteinte à l'unité nationale, participation en temps de paix à une tentative de démoralisation de l'armée et atteinte à la défense nationale", tel que prévu par les articles 75, 79 et 196 bis du code pénal. Selon les plaignants, Mouloud Meghzi aurait fourni des photos et des documents à Aboud Hichem qu'il a publiés sur les réseaux sociaux. "C'est tout de même invraisemblable qu'un plaignant se retrouve comme par enchantement en prison", ont dénoncé les avocats. L'affaire, en toute vraisemblance, n'est autre qu'un grappillage politico-commercial à travers lequel, "la justice n'a pas su trancher selon la loi", comme dénoncé par les avocats.