La situation quant à l'alimentation en eau potable, à Bouzeguène, est devenue insoutenable. Cela fait quatre semaines que plusieurs milliers de villageois sont privés d'eau et livrés à leur triste sort depuis que des cas de contamination dus éventuellement à une cross-connexion sont enregistrés dans la région. La solution intermédiaire engagée par l'Algérienne des eaux (ADE), celle de venir au secours de ses clients par le biais d'un camion-citerne, a été un échec cuisant. Après quelques jours de distribution irrégulière, le camion-citerne désigné à cet effet ne s'est plus déplacé. "Il faut aller s'inscrire pour avoir droit à l'eau !", lance à voix haute, le chauffeur aux villageois exténués par la longue attente. "Mais, où faut-il s'inscrire ?" lui répondent les villageois. "Je ne sais pas, allez voir le maire ou l'hydraulique à Tizi Ouzou". Il ne restait alors plus aux citoyens que de recourir à l'achat de citernes d'eau. Beaucoup n'ont pas les moyens de s'en offrir à 3 500 DA pour une eau souvent douteuse. Les autres prennent, plutôt, d'assaut les fontaines des villages environnants lorsqu'ils ne peuvent plus se permettre l'achat de fardeaux d'eau minérale. Cependant, aucune solution n'est en vue, d'autant plus que sur le terrain, il n'y a aucun chantier pour identifier le lieu de cross-connexion entre le réseau d'eau potable et celui de l'assainissement. Tous les prélèvements et analyses effectués par les services concernés depuis l'apparition de ce problème, il y a un mois, se sont révélés négatifs. Une situation qui n'est pas sans exaspérer les villageois qui menacent désormais de recourir au blocage de l'ADE et de la mairie pour se faire entendre.