Au regard de I'UNOP, l'autorité nationale de concurrence devrait consacrer la totale étanchéité du champ concurrentiel entre les acteurs du marché interne et celui opposant ces derniers aux fournisseurs internationaux. L'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) revient, dans un communiqué, sur l'étude de l'Union européenne sur la concurrence dans le marché pharmaceutique et répond au président du Conseil de la concurrence. "Notre argumentation peut, certes, être contestée, le cas échéant, mais ce travail de longue haleine auquel nous nous sommes attelés, ainsi que toutes nos observations précises et dûment documentées, ne peuvent, en aucune façon, être réduites à des ‘allégations', comme le fait le communiqué du président du Conseil de la concurrence", indique l'Unop. Cette dernière trouve surprenant que le communiqué du Conseil de la concurrence s'adosse à un constat, qui veut que "la jurisprudence des autorités étrangères de la concurrence ayant les mêmes compétences considèrent que le marché du médicament est endémique à la création de cartels, d'ententes et d'abus de positions dominantes". Pour l'Unop, c'est une vérité largement connue et reconnue par tous que le marché pharmaceutique mondial est contrôlé par de puissantes compagnies à dimension multinationale dont les ramifications s'insinuent partout et imposent leur influence dans le tissu économique de tous les pays, y compris les plus développés. Mais, regrette l'Unop, "il est tout à fait consternant qu'un haut responsable algérien en arrive à comparer ces laboratoires pharmaceutiques géants qui, depuis plus d'un siècle, ont la mainmise sur la recherche, sur les brevets, sur la production et sur la distribution du médicament à l'échelle planétaire, avec les quelques dizaines de petits producteurs qui viennent à peine d'éclore au sein de notre économie et qui ne doivent leur survie qu'à la protection solide du marché interne et aux restrictions sévères que les autorités publiques appliquent de manière résolue depuis 2008 à nos importations de médicaments". Ce sont ces restrictions, soutient l'Unop, qui ont permis au marché algérien "d'échapper à l'emprise des grands laboratoires pharmaceutiques multinationaux et d'aménager un réel espace de concurrence interne par la fabrication nationale, avec à la clef près d'une centaine de producteurs, des milliers de techniciens locaux compétents qui maîtrisent de mieux en mieux le savoir-faire et les technologies pharmaceutiques et, surtout, des prix du médicament parmi les plus bas de la région". A contrario, estime l'organisation, "la mise en œuvre des recommandations de l'étude de l'UE, en revenant sur ces restrictions salutaires, remettrait notre marché dans sa configuration d'il y a vingt années, avec moins de producteurs, moins de concurrence et des prix plus élevés". Quant aux constats relevés par l'étude de l'UE concernant des cas de positions dominantes ou oligopolistiques, de conflits d'intérêts et des situations de pénuries liées à l'inadéquation offre demande, l'Unop indique qu'elle ne voit aucun inconvénient "à ce que de tels dysfonctionnements de notre marché soient traités et qu'ils puissent être éliminés dans le cadre des travaux de l'institution nationale en charge de la concurrence". Toutefois, L'Unop soulève quelques questions. " Sachant que, dans l'organisation en place, c'est l'administration centrale qui détermine le prix final du médicament, la marge de production, les marges de gros et de détail, les taux de remboursement par la Sécurité sociale, les programmes d'importation de produits finis et d'intrants, les normes obligatoires de stocks, etc., quel espace réel est laissé au jeu de la concurrence entre les entreprises pharmaceutiques opérant sur le marché local ?" s'interroge, entre autres, l'Unop. Au regard de I'Unop, l'autorité nationale de concurrence devrait consacrer la totale étanchéité du champ concurrentiel entre les acteurs du marché interne et celui opposant ces derniers aux fournisseurs internationaux.