Le débit de cette source, à raison de 6 litres à la seconde, attire chaque jour un grand nombre de citoyens pour s'approvisionner de son eau fraîche. La wilaya de Aïn Témouchent compte plusieurs sources d'eau naturelles éparpillées à travers certaines régions nécessitant une protection, voire un investissement qui pourrait constituer une ressource financière supplémentaire aussi bien pour les municipalités concernées que pour la wilaya. Ces sources d'eau naturelle sont exposées à des dégradations et à la pollution et pourraient donc disparaître. La présidente de la commission de tourisme à l'APW de Aïn Témouchent, le Dr Belarbi Wassila, vient d'interpeller le directeur des ressources en eau de la wilaya pour la prise en charge de ces sources, en particulier celle de Sidi Younès, située à la sortie sud-ouest de la ville de Aïn Témouchent, en allant vers la localité de Aïn Kihal. Le débit de cette source se situe à hauteur de 6 litres à la seconde et attire chaque jour un grand nombre de citoyens pour s'approvisionner de son eau fraîche. D'ailleurs, en juin de l'année 2020, le projet portant sur l'aménagement de la source de Sidi Younès devait être présenté devant le conseil communal de Aïn Témouchent pour approbation. Mais à ce jour, on ignore le sort qui lui est réservé. Mieux, des investisseurs se sont manifestés dernièrement pour lancer un projet d'installation d'une usine de mise en bouteille dans cet endroit, a affirmé le Dr Belarbi, tout en disant ignorer les obstacles rencontrés par ces investisseurs. Evoquant le dossier, le directeur des ressources en eau de la wilaya, Mohamed Hamadouche, a indiqué qu'il y a tout un dossier à fournir, qui devra être déposé au niveau de la sous-direction ad hoc auprès du ministère des Ressources en eau. Cette sous-direction est la seule habilitée à prendre en charge les projets de mise en bouteille, auprès de laquelle l'investisseur doit présenter un dossier qui fera l'objet de deux études, avant que l'eau de la source ne passe dans des laboratoires d'analyses. Cette source, rappelons-le, a constitué un casse-tête pour les responsables locaux en pleine période de confinement, où l'on a constaté le non-respect des mesures préventives contre la propagation du coronavirus. Ce qui a poussé les responsables de la commune de Aïn Témouchent à fermer provisoirement cette source d'eau par arrêté communal durant toute la période du confinement afin de pouvoir protéger les citoyens contre le risque d'une contamination à grande échelle. À Aïn Toba comme à Aghlal, le débit des sources d'eau recensées atteint jusqu'à 5 litres/seconde. Le Dr Belarbi a toutefois émis le vœu de voir la direction des ressources en eau de la wilaya prendre au moins des mesures pour protéger ces sources contre leur dégradation. Elle a aussi souligné l'existence d'autres sources se trouvant à l'intérieur des exploitations agricoles qui sont exploitées par les fellahs et dont la direction de l'hydraulique ignore jusqu'à leur emplacement. "Je souhaite que la direction de l'hydraulique coordonne ses efforts avec la Conservation des forêts dont les gardes-forestiers connaissent avec précision les endroits où elles se trouvent, car il existe bien d'autres sources beaucoup plus importantes qui ne sont connues que par les résidents des régions montagneuses. On souhaite vivement une protection conformément à la loi sur les eaux de ces sources et leur exploitation rationnelle pour éviter leur pollution ou leur disparition", a soutenu le Dr Belarbi. De son côté, le directeur des ressources en eau de la wilaya, Mohamed Hamadouche, a indiqué que ses services ont recensé pas moins de 61 sources d'eau à travers la wilaya, précisant que 16 d'entre elles sont seulement exploitées à ce jour, 9 autres à l'abandon en raison d'une insuffisance de leur débit, alors que 36 autres sources ont un faible débit mais qui sont dégradées. Selon lui, le débit des sources d'eau naturelle sont tributaires des quantités des eaux pluviales, à l'exception de celles qui sont favorisées par la nature géologique dont les cinq sources qui ont un débit important, à savoir celles de Sidi Ali dans la commune de Béni Saf, de M'saïd qui alimente une bonne partie de la population de cette localité, d'Oued Berkèche, de Aïn Toba et d'Aghlal. En ce qui concerne l'inscription portant sur l'aménagement des sources, M. Hamadouche a précisé que ce genre d'opération n'est pas inclus dans le programme sectoriel décentralisé, dans la mesure où ces opérations sont prises en charge dans le cadre des plans communaux de développement (PCD), des budgets communaux ou dans le budget de wilaya.