La participation du MSP (ex-Hamas) aux prochaines élections législatives se précise, si l'on se fie aux propos de son président Abderrezak Makri, qui a parlé hier d'un "complot" qu'il qualifie de "courant laïque extrémiste". Intervenant à la réunion annuelle des instances du parti pour la wilaya d'Alger, M. Makri a déclaré qu'"il y a un complot, conduit par le courant laïque extrémiste, contre les élections, car ils ont peur des urnes et ne croient pas en la volonté populaire" dans le choix de ses dirigeants, s'attaquant aux partisans d'une période de transition. Durant une heure de prise de parole, aux allures de meeting populaire, le président du MSP s'est fendu d'attaques répétées contre les opposants aux rencontres organisées par le président Abdelmadjid Tebboune avec les représentants de certains partis et auxquelles le MSP a pris part. Mais il n'a pas non plus épargné des figures du mouvement populaire, le Hirak, auxquelles il dénie toute légitimité et qu'il accuse ouvertement de "surenchère", en raison de leur rejet de la feuille de route du pouvoir qui s'apprête à organiser de nouvelles législatives, après que le président Tebboune a dissous l'Assemblée nationale à la mi-février. Ne s'attendant peut-être pas à une reprise forte des manifestations populaires, le MSP ne sait plus sur quel pied danser. Tout en se réclamant de ce mouvement populaire, qui réclame le départ du système, le MSP s'attaque à ses voix les plus audibles et qui ne font qu'exprimer la volonté d'une large majorité du peuple algérien pour opérer un changement profond dans le pays. Pour Makri, le MSP agit toujours dans l'esprit de la feuille de route de Mazafran 1 et 2, et ce sont les autres qui ont trahi. "Nous sommes pour le dialogue", a-t-il répété, en référence à sa récente rencontre avec M. Tebboune. "Quand le MSP rencontre le président de la République, il ne change rien à sa position politique", s'est-il défendu. Dans son discours, émaillé de quelques critiques ciblées contre des segments du pouvoir, il s'est de nouveau attaqué aux parties qui n'ont pas adhéré au forum du dialogue d'Aïn Benian et à la Conférence nationale de dialogue, qui ont réuni quasiment les mêmes acteurs et qui n'ont connu aucune suite durant l'été 2019. "Si vous aviez accepté ces initiatives, nous n'en serions pas là aujourd'hui", a-t-il affirmé, à l'adresse de l'opposition démocratique, qui refuse, en effet, de s'inscrire en porte-à-faux avec la volonté populaire depuis le 22 février 2019, date de la première marche contre un cinquième mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, avant de se transformer en un large mouvement populaire contre le pouvoir en place. Coordonnées par l'ancien ministre de la Communication Abdelaziz Rahabi, les deux initiatives politiques évoquées par M. Makri avaient été boycottées par les membres du Pacte de l'alternative démocratique, à l'époque. Sans le citer nommément, le président du MSP a qualifié Ali Ghediri, toujours en détention, de candidat du projet de l'"Etat profond qui voulait imposer un ancien militaire du courant laïque" à la présidentielle annulée d'avril 2019.