L'avant-projet de loi modifiant le code de nationalité dans lequel est prévue la déchéance de la nationalité continue de susciter la réprobation à tous les niveaux de l'opinion. Ainsi, deux ex-ministres, Abdelaziz Rahabi et Nacer Mhel, ont vivement critiqué le texte débattu en réunion du gouvernement mercredi passé. Pour l'ancien ministre et ex-ambassadeur Abdelaziz Rahabi, il s'agit d'une "proposition inutile et singulière qui procède de la dérive totalitaire systémique activée chaque fois que le peuple exige davantage de liberté et de droits, et dans un contexte marqué par une restriction du champ des libertés individuelles et collectives". Il rappelle que "tout enfant né de père ou de mère algériens est algérien de plein droit et ne peut, à ce titre, être déchu de sa nationalité". Un droit naturel qui "ne peut être remis en cause pour des raisons politiques, sécuritaires ou autres invoquées par le projet du gouvernement", ajoute-t-il encore dans son commentaire posté sur sa page facebook. Connu pour sa position ferme, mais modérée, Abdelaziz Rahabi estime que "faute de réponses concrètes aux revendications pacifiques et légitimes de son peuple, notre pays se radicalise dans tous ses segments sociaux et institutionnels, s'éloigne peu à peu de la voie de la raison et de la modération, et nourrit ainsi ses propres fragilités". De son côté, l'ancien ministre de la Communication Nacer Mhel lance un appel au président de la République, lui demandant "d'user de son pouvoir pour bloquer ce projet si décrié et qui ajoute négativement à un contexte, à tout le moins, confus. Le président de la République doit savoir qu'il n'est pas tard pour stopper la grave dérive". Pour celui qui fut également patron de l'APS, son appel est "très partagé par une majorité de patriotes ayant à cœur la réussite du président de la République dans son effort de réhabilitation de l'Etat, de reconstruction des institutions et de protection de l'Armée nationale populaire contre toute attaque d'où qu'elle vienne".