Le coût unitaire des projets de construction de routes en Algérie est d'environ 34% plus élevé que dans la plupart des pays de la région, Moyen-Orient et Afrique du Nord. C'est ce que relève l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui vient de publier Les Perspectives des politiques d'investissement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Si l'efficacité de l'investissement public pour les grands projets en Algérie s'est améliorée au cours des dix dernières années, réduisant les retards dans l'achèvement des chantiers et les dépassements de coûts, "elle reste inférieure à celle des autres pays exportateurs de pétrole de la région et bien en deçà de la moyenne mondiale", constate le rapport. Ce manque d'efficience s'est traduit par des projets d'investissement public coûteux. "D'après une estimation, avec un dispositif institutionnel plus solide pour la gestion des investissements publics, le même montant d'investissement aurait permis de financer 60% de projets d'infrastructure supplémentaires", souligne le rapport. La publication fait le point sur les tendances et les réformes des politiques d'investissement dans certains pays de la région, dont l'Algérie. L'Egypte est le pays qui a toujours attiré le plus d'investissements étrangers ; elle détenait un tiers du stock total d'investissements directs étrangers (IDE) de la région en 2019. Viennent ensuite le Maroc et le Liban, qui détiennent chacun près d'un cinquième de ce stock. L'Algérie en détient à peine 8%. D'après les données relatives aux investissements greenfield, l'Algérie figure parmi les économies les plus diversifiées en termes de pays d'origine des investissements. L'investissement greenfield dans le secteur manufacturier a, certes, augmenté en termes relatifs, mais il a reculé en valeur absolue. En outre, les IDE ne sont pas concentrés dans les secteurs offrant le plus grand potentiel de création d'emplois. Selon l'Indice de l'OCDE de "restrictivité" de la réglementation de l'IDE, l'Algérie est sensiblement "plus restrictive" que les pays membres et non-membres de l'OCDE. Cependant, relève le rapport, l'Algérie a supprimé "sa restriction la plus lourde, à savoir le plafonnement à 49% des prises de participation étrangères au capital d'une entreprise, tous secteurs confondus". La loi de finances 2020, fait remarquer le document, stipule désormais que les restrictions aux prises de participation étrangères ne s'appliquent que dans les secteurs qui revêtent un intérêt stratégique national, ainsi que dans les services de distribution. Parmi les secteurs stratégiques cités par la loi figurent les minerais, l'énergie, l'industrie militaire, les aéroports, le ferroviaire, les ports et les produits pharmaceutiques. Pour les rédacteurs du rapport, la décision récente de l'Algérie d'assouplir les restrictions à l'IDE pourrait aider le pays à attirer davantage d'investisseurs dans le secteur manufacturier, et ainsi favoriser la diversification des exportations. La position de l'Algérie dans l'Indice de l'OCDE de "restrictivité" de la réglementation de l'IDE devrait ainsi évoluer positivement. Sur un autre plan, le rapport constate que l'Algérie représente un marché moins diversifié de services de développement des entreprises, avec moins d'initiatives majeures, lesquelles sont principalement menées par le secteur public.