Bien que le corps médical de la wilaya de Béjaïa soit plutôt rassuré au niveau des urgences quant aux drogues anesthésiantes, il n'affiche pas le même optimisme en ce qui concerne les autres services. C'est, du moins, ce qui ressort des discussions avec quelques paramédicaux. "Pour les urgences, on arrive encore à faire face, pour ce qui est des autres services, on gère avec parcimonie les drogues anesthésiantes", a indiqué un infirmier, qui venait de terminer son service à l'hôpital Khelil-Amrane, dans la ville de Béjaïa. Le même sentiment est partagé par les paramédicaux rencontrés, hier, dans différents services du même établissement hospitalier. Certains affirment même que le problème ne se pose pas tellement au niveau des structures de Béjaïa comme il se poserait au niveau des autres centres hospitalo-universitaires (CHU) à travers le pays, y compris des grandes villes comme Alger. "On nous sollicite de partout pour les dépanner. Ce que nous refusons pour ne pas être en rupture de stock. Nous essayons de gérer comme il se doit notre stock. Et nous ne manquons pas de faire le nécessaire pour nous approvisionner, afin de pouvoir reprendre normalement le programme opératoire au niveau de tous les services. C'est la raison pour laquelle, nous gérons intelligemment ces drogues anesthésiantes", a affirmé un syndicaliste des paramédicaux, avant de souligner que d'autres médicaments pourraient également être en rupture de stock dans les centres de santé de la wilaya de Béjaïa. Autre problème soulevé par les citoyens, la panne des appareils radiologiques, le scanner et l'IRM notamment. À la direction générale du CHU, nous avons été orientés vers M. Saâdaoui, l'ingénieur en biomédical, considéré comme "la pièce maîtresse" de la maintenance au sein de l'établissement. Il a confirmé que le scanner de l'hôpital est en panne depuis janvier dernier, avant d'ajouter : "Vous savez, c'est quasiment le seul scanner à avoir réalisé plus de 22 000 clichés. C'est un vrai bulldozer. Plus de 22 000 personnes ont fait un scanner depuis qu'il est en service." Et avec la Covid-19, il a été surutilisé, en rendant beaucoup de services aux malades du chef-lieu de wilaya, mais aussi de tout l'arrière-pays béjaoui, a indiqué M. Saâdaoui. "Comme les pièces de rechange ont une durée de vie limitée, le tube radiogène a atteint son seuil en janvier dernier. Il est tombé en panne", a-t-il expliqué. Et vu que le montant de cette pièce dépasse largement le seuil du marché, il y a une procédure du marché public à suivre pour le remplacer. Celle-ci est en cours, a expliqué M. Saâdaoui. Idem pour l'IRM, et selon ce dernier, "le diagnostic est posé et la procédure réglementaire est également engagée". Sur la crise sanitaire, on apprend de sources hospitalières que "la situation est stable. Il y a six malades hospitalisés et deux autres sont en réanimation. Toutefois, ajoute-t-on, la vigilance est de mise". M. OUYOUGOUTE