Ils exigent des négociations directes avec l'occupant et l'organisation du référendum sur l'autodétermination tout en laissant planer la menace d'une reprise des armes. La République arabe sahraouie démocratique (RASD) exige un siège à l'ONU, réaffirmant sa disponibilité conditionnée à revenir à la table des négociations avec l'occupant marocain du Sahara occidental, a indiqué hier son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, lors d'une conférence de presse au siège de l'ambassade sahraouie à Alger. "L'Etat sahraoui demande son siège à l'Organisation des nations unies, puisque le Maroc bloque le référendum d'autodétermination, car il sait que le peuple sahraoui est unanime à exiger son droit à l'indépendance et sa souveraineté sur son pays et la terre de ses aïeuls", a déclaré le chef de la diplomatie sahraouie, réaffirmant que le Front Polisario ne répétera pas les erreurs du passé qui lui ont coûté trois décennies d'un cessez-le-feu sans résultats positifs pour la cause sahraouie. Un cessez-le-feu que l'occupant marocain a rompu le 13 novembre 2020, après s'être attaqué à des manifestants sahraouis pacifiques au niveau de la brèche d'El-Guerguerrat, à l'extrême sud-ouest du Sahara occidental, frontalier avec la Mauritanie. La violation par Rabat du cessez-le-feu a donné lieu à une reprise de la confrontation armée, l'armée sahraouie ayant repris les armes depuis en s'attaquant quasi quotidiennement au mur de sable érigé par le Maroc sur plus de 2 700 km. "La partie sahraouie ne permettra plus à partir d'aujourd'hui la répétition de l'amère et douloureuse expérience, qui a duré trois décennies d'attente, marquées par le piétinement des principes de l'ONU concernant les affaires de décolonisation et le reniement de ses devoirs et décisions", a noté M. Ould Salek, tout en se montrant disposé à trouver une solution négociée à un conflit qui dure depuis 1975. L'Etat sahraoui "renouvèle sa disponibilité à soutenir les efforts des Nations unies visant à mettre fin à la colonisation marocaine illégale et à contribuer sérieusement à l'instauration de la paix, en conformité avec la charte de l'ONU et ses décisions", a ajouté le MAE sahraoui, soulignant aussi que la RASD est également "prête à coopérer avec le Conseil de la paix et de la sécurité de l'Union africaine, pour entamer l'application de sa dernière décision et celle de son dernier sommet extraordinaire autour du 'silence des armes'". Mais les Sahraouis exigent aussi de la communauté internationale de jouer son rôle en mettant la pression sur le Maroc pour mettre fin à son occupation du Sahara occidental et cesser aussi ses violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés. À ce propos, Mohamed Salem Ould Salek a dénoncé le soutien apporté par la France au Maroc, dans son entreprise de colonisation, et le laxisme de l'ancien colonisateur du Sahara occidental, en l'occurrence l'Espagne, face à une situation devenue intenable pour le peuple sahraoui. "Le soutien de la France à la colonisation marocaine a empêché l'application de l'accord entre la RASD et le Maroc dans les délais impartis, c'est-à-dire depuis des décennies", a déclaré le MAE sahraoui. Le Conseil de sécurité, dont la France est membre permanent, n'est pas non plus étranger au statu quo que subissent les Sahraouis. "Le Conseil de sécurité de l'ONU est responsable, lui aussi, de la dégradation de la situation, de par son inaction qui empêche la Minurso d'accomplir son unique mission qu'est l'organisation du référendum d'autodétermination" du peuple sahraoui, a insisté le MAE sahraoui, rappelant que plus de 270 organisations non gouvernementales ont saisi maintes fois le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, dans l'espoir de faire bouger les choses sur les violations commises par Rabat dans les territoires occupés, "mais l'institution onusienne n'a pas daigné bouger le petit doigt".