Au moment où la population de Tizi Ouzou multiplie les actions de protestation pour réclamer l'amélioration de son cadre de vie, il se trouve que durant ces dix dernières années, une grosse enveloppe a été thésaurisée au lieu de servir au développement de la wilaya. Destinés à l'amélioration des conditions de vie du citoyen, au titre de plans communaux de développement (PCD), 3,2 milliards de dinars dorment toujours dans les caisses faute de réalisation des projets prévus à travers les 67 communes de la wilaya. C'est du moins la situation présentée, avant-hier, lundi, lors d'une rencontre tenue sous la présidence du wali, Mahmoud Djamâa, pour débattre des problèmes de développement dans la région. En effet, selon l'exposé de la situation présenté par le directeur local de la planification et du suivi budgétaire de la wilaya, 478 projets sur les 1 317 prévus depuis l'année 2011 jusqu'au 31 décembre 2020 n'ont pas vu le jour dans cette wilaya. Au moins 6 de ces 478 projets ont été inscrits en 2011 et ne sont toujours pas lancés en 2021. Pis encore, chaque année a son lot de projets non lancés et d'autres lancés, mais restés à l'arrêt. Ainsi, sur le montant global de 5,04 milliards de dinars alloués au développement local, 3,2 milliards n'ont pas été consommés. De la situation présentée, il ressort que le montant de dépenses cumulées enregistrées durant cette période est de 1,8 milliard de dinars, soit un taux de consommation de 36%. Selon le DPSB, cette situation n'a pas été sans impacter la dotation budgétaire de l'année 2021 qui n'est que de 2,37 milliards de dinars et dont 1,6 milliard est grevé d'affectation pour prendre en charge 696 projets dont 83% sont des opérations liées à l'alimentation en eau potable, à l'aménagement urbain et des routes. Après cet exposé, le wali de Tizi Ouzou, Mahmoud Djamâa, a ordonné un assainissement de la situation d'ici à fin mai prochain. "Il faut absolument trouver une solution à ce stock inutilisé d'ici à fin mai prochain. Les projets qui ne sont pas à caractère urgent ou qui ne sont plus utiles doivent faire l'objet d'une reconversion", a souligné le wali, expliquant que si ces projets n'ont pas fait l'objet d'une pression des habitants pour leur concrétisation, c'est que forcément, ils ne sont pas d'un quelconque apport pour eux. "Je suggère que ces restes à réaliser soient réorientés vers les projets nécessaires et qu'ils soient utilisés dans des opérations de réfection et de réhabilitation des écoles primaires où la sollicitation est importante et aussi dans les réseaux d'assainissement et d'AEP, ainsi que les opérations d'entretien des voiries et réseaux divers", a-t-il suggéré en s'adressant aux responsables locaux. Même en matière d'aides à l'habitat rural, quelque 5 346 aides sur les 93 939 accordées à la wilaya depuis le lancement de cette formule n'ont pas été lancées au moment où les demandes en la matière estimées à 20 000 dorment au fond des tiroirs des collectivités locales à travers toute la wilaya.