Les enseignants ont mis en avant la "dégradation de leurs conditions socioprofessionnelles" et le "refus de la tutelle" de prendre en charge leurs revendications. La plupart des enseignants affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) d'Oran ont répondu favorablement à l'appel de leur conseil national pour une grève nationale les 12 et 13 avril. Selon le bureau de wilaya du syndicat autonome, "plus de 81% des enseignants du secondaire et 65% du moyen" ont débrayé dans la wilaya d'Oran. Si, pour le moment, ils se sont contentés d'exprimer leur mécontentement dans l'enceinte de leurs établissements, en suspendant les cours, les contestataires n'écartent pas une possible escalade si le ministère de l'Education nationale ne donne pas suite à leurs revendications qui, rappelons-le, sont au nombre de 18. "Dans ce cas, ce sont les assemblées générales qui détermineront la marche à suivre et la nature des actions à entreprendre", a confirmé un membre du bureau de wilaya en prévoyant, déjà, une participation plus importante, aujourd'hui, au deuxième jour de la grève. Ce débrayage, qui intervient à la suite de la réunion extraordinaire que le conseil national du Cnapeste a tenue la semaine passée, reflète la détresse des enseignants face à la "dégradation de leurs conditions socioprofessionnelles" — particulièrement le pouvoir d'achat qui connaît une érosion inédite — et le "refus de la tutelle" de prendre en charge des revendications dont certaines datent de plusieurs années. Ainsi, les enseignants réclament une revalorisation salariale proportionnellement au coût de la vie qui ne cesse d'augmenter. "La vie est de plus en plus chère et il devient très difficile de faire face aux dépenses de tous les jours", déplorent des enseignants qui soulignent que la joie procurée par une augmentation de salaire est souvent anéantie par une succession de hausses des prix des produits de consommation. À côté de la revalorisation salariale, le Cnapeste réclame une attention particulière au dossier du logement et la prise en charge d'autres revendications, vieilles de plusieurs années, liées à la retraite et aux œuvres sociales. Le syndicat autonome rappelle, également, la nécessité de la réforme du système éducatif, la protection de l'enseignant contre les agressions extérieures et la protection des libertés syndicales. "Ces revendications sont légitimes et visent à donner aux enseignants les moyens de s'acquitter de leur mission dans les meilleures conditions possibles", explique un éducateur en affirmant qu'elles font l'unanimité auprès de tout le corps éducatif. Selon le conseil de wilaya d'Oran, le Cnapeste compte un peu plus de 3 000 adhérents.