Afin de dénoncer la "remise en cause" de l'article 24 de la loi n°13-07 du 29 octobre 2013 portant organisation de la profession d'avocat, les robes noires affiliés au barreau de Béjaïa ont observé, jeudi 29 avril, un sit-in dans l'enceinte du siège de la cour de justice de la ville des Hammadites. Rassemblés sur le parvis du palais de justice de Béjaïa, sis à la cité Tobbal, les avocats protestataires, vêtus de leur toge, se sont insurgés, à travers leurs slogans transcrits sur des pancartes, contre les velléités de "déconstitutionnaliser" l'article 24 régissant la profession d'avocat, lequel accorde une immunité judiciaire aux robes noires pendant l'audience de plaidoiries. À noter que cette action de protestation a été décidée par le Conseil de l'Ordre régional des avocats de Béjaïa (Orab), à l'issue de sa réunion extraordinaire, tenue mardi 27 avril dernier. Elle vise à dénoncer, explique-t-on, la décision de la Cour suprême de soumettre au Conseil constitutionnel la demande de "déconstitutionnalisation" les dispositions de l'article 24 qui stipule que "l'avocat ne peut être poursuivi pour ses faits, déclarations et écrits dans le cadre des débats ou de la plaidoirie à l'audience". À l'origine de cette levée de boucliers des robes noires, affirme une source proche de l'Orab, une demande de "déconstitutionnalisation" dudit article, adressée à la Cour suprême par, tenez-vous bien, un avocat affilié au barreau de Béjaïa. Toutefois, ce dernier, convoqué par les membres du Conseil de l'Ordre de Béjaïa, réfute son implication dans cette démarche, arguant que son cachet aurait été frauduleusement utilisé par une tierce personne contre laquelle il aurait déposé plainte auprès des autorités compétentes. Qualifiant la procédure enclenchée par la cour suprême d'"atteinte à l'immunité de plaidoirie des avocats", les membres de l'Orab décident, par ailleurs, de constituer une commission d'enquête en vue de prendre les mesures disciplinaires qui s'imposent.