La décision de réinstaurer un confinement partiel dans 19 wilayas, dont Béjaïa, depuis samedi dernier, de minuit à 4h00 du matin, n'a pas été du goût des commerçants de la ville des Hammadites, notamment ceux activant dans l'habillement, les produits cosmétiques et les produits de gâteaux. Et ils ont tenu à manifester leur mécontentement dans la soirée du samedi 1er mai, par une protestation spontanée de rue. En effet, de nombreux commerçants du chef-lieu de wilaya, qui se disent très impactés déjà par le confinement pour cause de la pandémie de Covid-19 l'année dernière, ont investi spontanément dans la soirée de samedi la rue pour protester contre le reconfinement décidé par le gouvernement pendant une durée de 21 jours. La protestation a été entamée par des commerçants du quartier El-Khemis qui ont initié une marche nocturne vers la cité Daouadji en passant par le siège de la wilaya. Cette action de protestation a duré jusqu'à 2h00 du matin. Ce qui n'a pas manqué de provoquer des encombrements monstres de véhicules. "Nous avons beaucoup souffert avant à cause du confinement. À la même période de l'année dernière, nous n'avons pas du tout travaillé à cause du confinement. Et maintenant, on nous impose un reconfinement à la deuxième quinzaine du mois de Ramadhan alors que c'est la période où nous travaillons le plus", nous expliquent quelques commerçants d'habillement interrogés au niveau du quartier Seghir, de la rue des Aurès et de la rue de la Liberté. "C'est avec impatience que nous attendions ce mois sacré pour au moins remonter la pente. Dans ce cas, il faut que le gouvernement revoie la tranche du temps de confinement pour qu'on puisse travailler la nuit", ont-ils soutenu. De l'avis général de ces commerçants, l'entrée en vigueur du confinement à partir de minuit n'arrange pas leurs affaires. "C'est à partir de 09h30 que les familles de la ville de Béjaïa commencent à faire leurs achats. Elles n'auront jamais le temps nécessaire de faire leurs emplettes du fait que nous sommes tenus de fermer un quart d'heure avant minuit au risque d'être verbalisés. Que dire des familles qui résident en dehors de la ville de Béjaïa", déclare Samir, jeune commerçant d'habillement pour enfant au quartier Seghir. Pour notre interlocuteur, il faut que le confinement entre en vigueur à partir de 2h00 du matin et veiller au respect strict des mesures barrières, la distanciation sociale, le port obligatoire de bavettes et la présence de gel hydroalcoolique dans les magasins. "Minuit, c'est le juste milieu. Les commerçants doivent faire un effort d'ouvrir le matin dès 9h pour permettre aux familles de faire leurs achats pour l'Aid. Il y va de la santé publique. Le virus circule toujours ; le danger est sérieux en cette période de grands achats et de regroupement dans les magasins", affirme en substance Samir Mamas, secrétaire général de l'UGCAA de la wilaya de Béjaïa. L. OUBIRA
