Les habitants d'Ikoussa, dans la commune de Bouzeguène (Tizi Ouzou), un village transféré depuis 1974 vers le plateau de Loudha, suite au glissement de terrain qui avait touché leur village d'origine, ont procédé, pour la seconde fois en deux semaines, à la fermeture du siège de l'APC pour dénoncer, cette fois, la non-prise en charge des engagements pris pour régler leur problème qui dure depuis plus de 40 ans. "Nous sommes revenus pour bloquer l'administration locale parce que la vie dans notre village est devenue insupportable. Nous avions cru à la bonne foi des responsables, notamment ceux de la wilaya, mais, encore une fois, nous nous sommes rendu compte que le bout du tunnel est encore loin", a déclaré un membre du comité de village. "Hier (dimanche, ndlr), ajoute le représentant du village, suite à notre décision de fermer à nouveau l'APC, on nous a appelés pour nous demander de désigner une délégation de cinq personnes pour se rendre à la wilaya. Ce que nous avions fait, mais le matin, on nous appelle de nouveau pour nous dire que la réunion est annulée. Quelques instants après, les autorités nous ont appelés de nouveau pour envoyer la délégation afin d'être reçue à la wilaya, mais elles conditionnent cette entrevue par la levée du blocage de l'administration communale. Ce que nous avions refusé car toute décision relève de l'assemblée générale du village qui doit étudier si d'éventuels nouveaux éléments étaient intervenus", a expliqué le représentant du comité de village. "Malheureusement, a-t-il ajouté, aucun élément nouveau n'est perceptible. On nous dit seulement : ouvrez, ensuite nous discuterons." Selon ces habitants rencontrés sur place, la vie dans leur village, qui est d'ailleurs considéré comme une enclave, est devenue insoutenable malgré leur proximité avec la cité de Loudha, où sont construits plus d'un millier de logements. Les habitants d'Ikoussa n'ont bénéficié de rien de ce qui pourrait améliorer leurs conditions de vie, entre autres l'éclairage public, les routes et caniveaux... Les villageois ont, toutefois, mis la main à la poche pour installer des poteaux pour l'éclairage public, qu'ils gèrent sur le fonds du village. Il y a une trentaine d'années, pour mettre un terme aux fosses septiques, le comité de village a réalisé, sur fonds propres, une conduite d'assainissement avec un diamètre de buse de 20 cm, mais aujourd'hui, cette conduite est totalement saturée, puisque d'autres y ont branché leurs eaux usées qui fuient en sous-sol. Par ailleurs, selon les villageois, le président de l'APC de Bouzeguène est venu les soutenir. Il ne possède, cependant, pas de moyens financiers pour solutionner leurs problèmes. Le P/APC les a accompagnés, il y a quelques mois, à la wilaya où ils ont déposé les fiches techniques établies pour leur village.