Une famille de confession musulmane a été décimée par un forcené qui a happé volontairement ses victimes avec son camion-bélier, dimanche soir, dans la ville ontarienne London, au Canada. Le véhicule a heurté intentionnellement les cinq membres de la famille Afzaal qui faisaient une promenade en ce dimanche caniculaire sur la rue Hyde Park. Le père Sayed, âgé de 46 ans, sa mère de 74 ans, son épouse de 43 ans et sa fille de 15 ans ont été tués, tandis que son fils de 9 ans a subi de sérieuses blessures qui ne mettent toutefois pas sa vie en danger, selon le chef de la police de la ville de London, dans le sud de l'Ontario. Fayez Selman est pris en charge dans un centre hospitalier. "Nous pensons qu'il s'agissait d'un acte intentionnel et que les victimes de cet horrible incident étaient visées. Nous pensons qu'elles ont été ciblées en raison de leur foi musulmane", a indiqué Steve Williams. "Le camion n'a pas ralenti, ne s'est pas arrêté, il a simplement continué sa route", a raconté un témoin à un média local, Free Press. Les quelque 30 000 membres de la communauté musulmane de London a été fortement ébranlée par cette attaque "lâche". Le Premier ministre d u Canada, Justin Trudeau, et celui de la province de l'Ontario ont unanimement dénoncé ce drame que rien ne peut justifier. "À la communauté musulmane de London et aux musulmans de tout le pays, sachez que nous sommes à vos côtés. L'islamophobie n'a sa place dans aucune de nos communautés. Cette haine est insidieuse et méprisable, et elle doit cesser", a déclaré M. Trudeau, qui s'est dit horrifié. Le Premier ministre provincial Donald Ford, ainsi que son homologue québécois François Legault ont dénoncé cet acte qui a visé la communauté musulmane. Hier, des hommages ont afflué, alors qu'une veillée devait être organisée en soirée à la mosquée de la ville. L'auteur présumé du carnage, Nathaniel Veltman, âgé de 20 ans, a été arrêté pas loin du lieu du drame. La police a révélé que l'assaillant portait un gilet pare-balles au moment de son interpellation. Il fait face à des accusations de meurtre avec préméditation. Le carnage de London n'est pas sans rappeler la tuerie de la mosquée de Québec en janvier 2017, lorsque six personnes, dont deux Algériens, avaient été froidement tuées alors qu'elles venaient d'accomplir la dernière prière du jour. La dernière de leur vie.
