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"L'instabilité altère la confiance des investisseurs"
Slim Othmani, président du cercle de réflexion CARE
Publié dans Liberté le 24 - 06 - 2021

Le président du Cercle d'action et de réflexion pour l'entreprise (Care), Slim Othmani, aborde, dans cet entretien, l'état du climat des affaires en Algérie et l'urgence d'opérer des réformes profondes pour favoriser l'investissement.
Liberté : Le rapport 2021 sur l'investissement dans le monde de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement évoque une baisse de 19% du flux des investissements directs étrangers à destination de l'Algérie. Au-delà de la crise sanitaire, qu'est-ce qui explique cette faible attractivité ?
Slim Othmani : Il me semble opportun de rappeler que depuis plus d'une quinzaine d'années, toute la sphère entrepreneuriale, tant nationale qu'internationale, s'accorde à dire que l'environnement des affaires en Algérie est non seulement faiblement attractif mais que peu est fait en matière de réformes.
Trop présent, trop bureaucratique, trop dirigiste, trop interventionniste, l'Etat n'arrive pas à se défaire de ce besoin quasi vital d'enfermer la sphère économique dans un carcan fait de dogmatisme, de démagogie, de paranoïa et de soumission. Heureusement que les temps changent et il en va de même pour les nouvelles générations d'entrepreneurs qui refusent de supporter ce mode de gouvernance archaïque. À notre grand désespoir, l'explosion de la sphère informelle en est l'expression la plus criante.
L'économie tourne au ralenti, l'investissement productif est presque à l'arrêt, alors que l'action du gouvernement manque de lisibilité. Comment expliquez-vous cette situation ?
Les quatre moteurs de la croissance sont en panne : la consommation, l'investissement, la dépense publique et les exportations. La faute à qui ? En tout cas pas à la sphère économique privée. En fait, les inerties engendrées par les joutes politiques, internes au pouvoir, impactent sévèrement la décision économique avec toutes les conséquences que vous venez de citer. L'image de l'Algérie à l'international s'en trouve à son tour fortement écornée.
Finalement on en vient à penser que les intérêts économiques de l'Algérie sont très mal défendus. Qui bénéficie de cette dégradation ? Pourquoi accepter cette chute vertigineuse alors que tout le monde s'accorde à dire qu'une sortie de crise est possible. Tant de questions viennent à l'esprit de tout un chacun sans que l'on puisse apporter une réponse claire de par la nature opaque du système, cantonnant tous les observateurs dans le champ de la spéculation. Gouvernance, transparence et redevabilité sont des mots qui peinent à prendre place dans notre environnement.
Pensez-vous que les mesures qui ont été prises par les pouvoirs publics, comme le réaménagement de la règle 51/49, suffisent pour rendre la destination Algérie attractive ?
Vous dire que cela est suffisant reviendrait à cautionner une démarche de colmatage. S'il y a une velléité de produire du sens et donc une vision, c'est ce qu'on nous dit régulièrement, alors nous aurions dû voir diffuser un document de vision suffisamment travaillé, couvrant tous les aspects de la société algérienne dont le volet économique. Ce dernier comportant un volet stratégique et des mesures l'accompagnant. Evidemment que rien ne peut être parfait mais pourquoi ne pas avoir inscrit dans le marbre la réforme du système financier ainsi que la réforme du système fiscal, qui devraient figurer au rang de priorité du programme du gouvernement. Une intrigante inertie !
Depuis un peu plus de deux ans, l'investissement est quasiment bloqué. Quelles en sont les raisons et comment y remédier ?
Tout ce qui a été dit précédemment concourt justement à la quasi-absence d'investissement. Mais nous ne pouvons faire l'économie du mot "confiance", martelé depuis des années par tous les acteurs de la sphère économique. L'instabilité juridique et le climat politique altèrent considérablement la confiance des investisseurs.
Même si cela est admis par tout le monde, rien n'est fait pour justement y remédier. Finalement notre économie ressemble étrangement à un roman policier dont l'intrigue totalement indéchiffrable ne permet ni de sauver les victimes (le peuple et le pays) ni d'identifier les coupables. Peut-être que nous sommes tous coupables ?

Entretien réalisé par : M. R.


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