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"IL FAUDRAIT DE L'APAISEMENT ET DE LA CONFIANCE"
MOHAMED SAMI AGLI, PRESIDENT DE LA CONFEDERATION ALGERIENNE DU PATRONAT CITOYEN
Publié dans Liberté le 08 - 07 - 2021

Les entreprises ont été durement affectées par la pandémie de Covid-19 avec des répercussions graves sur l'emploi. Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen, Mohamed Sami Agli, estime, dans cet entretien, que la "situation est alarmante". Il appelle à l'adoption d'un plan de sauvetage des entreprises, surtout les plus vulnérables, insistant, particulièrement, sur la restauration de la confiance.
Liberté : Après une année 2019 très difficile, l'économie nationale traverse une autre conjoncture défavorable marquée par la crise sanitaire. Pouvez-vous nous faire un état des lieux de la situation des entreprises ?
Mohamed Sami Agli : La situation est alarmante. Les chefs d'entreprise sont, aujourd'hui, très fragilisés. Tous les secteurs sont impactés. Les seuls secteurs épargnés sont ceux qui sont liés à la lutte contre la Covid-19 et quelques secteurs des services et de l'industrie agroalimentaires. Mais globalement, la situation est inquiétante. Cette situation n'est pas propre à l'Algérie. Elle est mondiale. J'étais récemment à l'étranger, les chefs d'entreprise sont, eux aussi, en crise. Il faut tout mettre en œuvre pour pouvoir préserver les acquis et lancer une grande opération de sauvetage des entreprises, surtout pour les entreprises les plus vulnérables, les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) qui composent 95% de notre tissu économique. Pour répondre à votre question, beaucoup d'entreprises sont complètement fragilisées à cause de la crise qui perdure. Début 2020, quand la Covid-19 est arrivée, nous croyions que cela durerait un mois ou deux. 18 mois après la découverte des premiers cas, en Algérie, nous n'avons toujours pas de visibilité. La situation sanitaire est, certes, une priorité. Nous le comprenons. Cependant, il faudrait, également, penser à la santé et au sauvetage des entreprises. La Covid-19 a tué, malheureusement, plusieurs de nos frères et sœurs, mais, elle a, aussi, provoqué la mort de beaucoup d'entreprises. Je n'ai pas de chiffres à vous communiquer, néanmoins, les dégâts sont importants. Nous essayons de nous mobiliser pour préserver le maximum d'emplois et donc le pouvoir d'achat qui est la locomotive de l'économie. Nous avons intérêt à nous mobiliser et à mobiliser tous les moyens que nous avons en mains pour préserver le plus grand nombre d'emplois.
Les pouvoirs publics ont pris des mesures bancaires, fiscales et parafiscales pour soutenir les entreprises impactées par la Covid-19. Une enquête du Cread fait état de l'insatisfaction de certains chefs d'entreprise. Qu'en pensez-vous ?
Je l'ai dit et je l'ai répété. Ce n'est jamais assez, vu l'ampleur de la crise. Cependant, nous sommes compréhensifs par rapport à la situation économique du pays. Parfois, ce n'est pas seulement une question de vouloir, mais aussi de pouvoir. La crise économique est la crise de l'Algérie et non pas la crise d'un secteur ou d'une entreprise. C'est pour cela que, plus que jamais, nous devons travailler en totale communion avec les pouvoirs publics, les acteurs économiques, le patronat qui peuvent contribuer à la solution. Nous n'avons pas à faire des comparaisons avec les initiatives prises par certains pays. Chacun a ses spécificités et nous avons les nôtres. Mais la situation économique de l'Algérie nécessite une réactivité. Il y a eu des mesures qui ont été prises. Certaines, malheureusement, n'ont pas été appliquées. Nous avons constaté beaucoup de lenteur dans l'application des mesures. Aujourd'hui, avec cette prise de conscience collective, cette dynamique nouvelle avec un nouveau gouvernement, un nouveau Premier ministre qui vient des Finances et qui connaît parfaitement les dossiers, nous espérons qu'un nouvel élan, un nouveau souffle sera donné au plan de soutien aux entreprises et au sauvetage des entreprises.
Qu'attendez-vous du nouveau gouvernement ?
Je suis quelqu'un d'optimiste. Je n'aime pas parler du passé. Il y a eu de la bonne volonté pour faire bouger les choses. Nous saluons les efforts de l'ancien gouvernement. On change pour avancer, pour s'améliorer et pour corriger ce qui n'a pas fonctionné.
Avec la nouvelle gouvernance, l'attente est grande. Surtout que le Premier ministre, qui vient d'être nommé, émane du milieu économique. Il connaît parfaitement les dossiers économiques. Il a été aux Finances et à la Banque d'Algérie. Son passage au ministère des Finances lui a permis, je pense, de connaître pratiquement toutes les contraintes auxquelles font face les opérateurs économiques. L'attente est énorme surtout sur l'application rapide des mesures qui ont été décidées. D'autres mesures de sauvetage de l'entreprise sont également nécessaires. Il s'agit aussi de réformer en profondeur le système bancaire et d'accompagner les acteurs économiques à l'international. Tous ces dossiers sont des dossiers d'urgence. La priorité doit être donnée au sauvetage des entreprises les plus vulnérables et à la relance économique. L'incompréhension vient, parfois, de la lenteur dans l'application des mesures. Le président de la République a montré à plusieurs reprises le cap. Il a affiché la volonté d'accompagner les chefs d'entreprise. La question économique était une question centrale dans son programme et dans toutes ses sorties. Nous l'avons constaté. Le grand défi de ce nouveau gouvernement est d'aller vite dans l'application des décisions qui ont été prises et de s'adapter à la réalité qu'impose la situation économique aujourd'hui.
Vous avez appelé à l'adoption d'un plan d'urgence de sauvegarde. Pourquoi ce plan n'a pas été mis en place ?
Je ne dirais pas qu'il n'a pas été mis en place. Je le dis clairement. Il y a eu de la volonté. Mais la volonté ne suffit pas dans l'application totale des décisions. Nous avons été accompagnés par les ministères des Finances, du Travail, de l'Industrie, du Commerce. Nous avons été reçus et écoutés. Nous avons fait nos propositions. Toutes nos propositions émanent des chefs d'entreprise, donc viennent du terrain. Nous ne nous attendons pas à ce que toutes les propositions soient prises en considération. Cependant, nous avons confiance en la personne du président de la République. Lors de nos différentes rencontres, nous avons perçu chez lui la volonté et la bonne intention de changer les choses. Nous avons confiance en ce nouveau Premier ministre, qui vient des Finances. Il a une double responsabilité. Il est connaisseur de la situation économique et il a la confiance du président de la République. Aujourd'hui, le temps peut être notre allié, mais il peut être notre pire ennemi.
Vous avez participé au Forum Afrique Cian 2021 qui s'est déroulé à Paris. Quelle a été la perception de la communauté d'affaires concernant l'Algérie ?
J'ai eu l'honneur d'être parmi la délégation officielle choisie par le président de la République pour assister à cet événement très important, qui regroupe les acteurs économiques français, européens et africains, où l'Algérie était mise à l'honneur. L'attente est énorme. L'Afrique, c'est le marché de demain. Il y a des secteurs complètement vierges. Nous ne pouvons pas parler de l'Afrique sans mettre l'Algérie au centre de la réflexion. Nous avons des atouts qu'il faut mettre en avant. Il faut faire de l'Algérie une porte d'entrée pour les investissements européens en Afrique. Cependant, cela est subordonné à des changements, en matière d'accompagnement des investissements directs étrangers (IDE) et de réforme bancaire, pour que nous puissions vendre et nous installer en Afrique, investir, racheter et créer des entreprises, ouvrir des bureaux... Tout cela doit être permis, et d'une manière très claire, par la réglementation.
Vous avez dénoncé récemment le blocage des investissements. À quoi est-il dû ?
Nous sommes des partenaires publics dans le "dire vrai". Nous ne pouvons pas cacher notre incompréhension et notre frustration, de voir l'investissement bloqué. Par exemple, je vous cite l'histoire du Calpiref qui est bloqué depuis, pratiquement, le premier trimestre 2020. La création de l'Agence nationale du foncier industriel a pris beaucoup de temps. Entre-temps, beaucoup de chefs d'entreprise n'arrivent pas à comprendre pourquoi ils ne peuvent pas déposer leurs dossiers d'investissement et pourquoi ils ne sont pas traités au niveau du Calpiref. Nous avons saisi les plus hautes autorités sur cette question. À mon sens, cela va être un des dossiers qui doit être réglé en urgence par le nouveau Premier ministre et son gouvernement.
Quelles sont les mesures d'urgence que le gouvernement devrait prendre pour remettre les entreprises sur les rails ?
Les mesures peuvent être plusieurs, selon les secteurs d'activité. Je peux les résumer en un seul mot, c'est la reprise de confiance entre gouvernants et gouvernés, entre acteurs économiques et administration. Il faudrait de l'apaisement et de la confiance. L'heure est à l'union et à la communion. Nous devons travailler la main dans la main.
Changer une loi et aller vers un nouveau cadre réglementaire prend du temps. Nous le comprenons. Mais l'inertie est incompréhensible et la non-prise de décision est incompréhensible. Le temps joue contre nous. Nous n'avons ni les moyens ni le temps pour pouvoir faire face à une autre crise. La crise risque de s'accentuer si rien n'est fait.

Entretien réalisé par : MEZIANE RABHI


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