Alors que les hautes autorités du pays ont décidé d'une "ferme réactivation des mesures préventives et l'accélération de la cadence de la vaccination" pour faire face à une situation épidémiologique de plus en plus inquiétante sur le terrain, c'est plutôt une baisse de vigilance dans la lutte contre le coronavirus qui est déplorée à Jijel. Pas au niveau des hôpitaux qui redoublent d'efforts pour affronter ce nouveau contexte épidémiologique, mais parmi les citoyens qui semblent ne pas être sur la même longueur d'onde avec les établissements de santé dans cette lutte. Et c'est le paradoxe de cette situation qui inquiète plus d'un, y compris les citoyens eux-mêmes qui, prenant acte de la flambée de la contamination par le biais des avertissements lancés et des bilans annoncés, affichent une certaine appréhension de la situation. Sauf que sur le terrain, ils ne donnent pas l'impression de mesurer l'ampleur du danger. Vacances estivales aidant, ce comportement se manifeste par un certain abandon des gestes barrières et de la distanciation physique. Quant au masque, il est juste porté de manière très aléatoire. Certains le mettent sous le menton, d'autres dans la poche pour le retirer en cas de besoin, alors que dans les bus et les espaces commerciaux, il est quasiment abandonné. "Allez voir sur les plages, ça grouille de monde et on se comporte comme si aucun dispositif d'alerte sanitaire n'existait pour cette pandémie", lâche un citoyen qui dit avoir visité de nombreuses plages pour constater le même comportement que d'aucuns déplorent. Sur le plan épidémiologique, le dernier bilan avancé samedi par le ministère fait état de 36 nouvelles contaminations à Jijel, un chiffre qui n'a pas été atteint depuis plusieurs mois. Depuis le début de ce décompte au mois de mars 2020, Jijel, qui reste l'une des wilayas la plus touchée, sinon la plus exposée à une nouvelle vague de contamination, présente un bilan global de 4 093 cas, selon les mêmes données. Une flambée confirmée par un médecin affecté au service des consultations Covid-19 dans un EPH. "Ça a flambé, je vous le confirme. Avant-hier, samedi, il y a eu l'admission de 6 nouveaux cas, alors que ce nombre est resté très rarement atteint depuis la vague de l'automne dernier", soutient-il. Il convient de souligner que ce chiffre ne concerne qu'un seul service sur l'ensemble des autres unités de consultation relevant d'un total de 3 hôpitaux et 6 EPSP. Mais comme à quelque chose malheur est bon, c'est l'opération de vaccination qui semble avoir été réactivée après ces nouvelles données épidémiologiques. Pour preuve, ce nombre affiché par un seul chapiteau de vaccination relevant d'un EPSP qui a recensé une trentaine de personnes qui se sont fait vacciner pour la seule matinée d'hier. "Ce nombre qu'on va sûrement dépasser d'ici à la fin de la journée, on le faisait avant en une semaine. Il y a davantage d'intérêt pour la vaccination, c'est un constat", assure un chargé de l'opération. Cet engouement pour la vaccination est encouragé par la disponibilité des vaccins Sputnik V, Sinovac et AstraZeneca, dont les doses sont administrées selon le choix et le vœu des citoyens. Pour le reste, cette opération, encadrée par des staffs médicaux et paramédicaux, se déroule sans encombre et dans de bonnes conditions.
