Composé de pas moins de 80 familles, Sidi Chekroune n'offre aucune commodité d'une vie décente à sa population, qui est "définitivement jetée aux oubliettes", comme l'ont maintes fois répété nombre de ses habitants. La misère et la souffrance que rencontrent au quotidien depuis des années les habitants du douar Sidi Chekroune, dans la commune de Zeboudja, au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, sont d'une ampleur immense et qui ne fait que croître au fil des jours. "Comment voulez-vous que nos jeunes puissent rester dans le village alors que nous vivons sans eau à longueur d'année ? Cette eau qui n'a jamais existé dans notre douar, nous l'achetons à des prix exorbitants ou nous la ramenons à partir des oueds qui entourent nos gourbis et qui n'est, en aucun cas, propre à la consommation", s'interrogent les habitants de ce douar, à la merci des maladies que peuvent provoquer les eaux usées, en l'absence d'un réseau d'assainissement et d'alimentation en eau potable digne de ce nom. "Nous avions toujours rêvé d'un avenir meilleur et d'une vie au moins normale dans ce douar. Mais compte tenu de la précarité dans lesquelles nous nous trouvons toujours, notre rêve est loin d'être réalisé, pour ne pas dire qu'il est tout simplement irréalisable", se plaignent, avec regret et amertume, des dizaines d'habitants à Sidi Chekroune, un douar distant de seulement 3 km du chef-lieu de la commune. Pour ammi Ahmed, un octogénaire considéré comme l'un des doyens du douar, Sidi Chekroune n'a connu aucun changement en mieux depuis toujours. "Bien au contraire, il ne fait que se dégrader au fur et à mesure que les années passent. Il y avait des fontaines, des fermes, des vergers et des plantations de différentes sortes d'arbres fruitiers qui n'existent plus de nos jours. Tout a disparu et définitivement", se rappelle ammi Ahmed. Beaucoup ont choisi de quitter ce douar pour une meilleure existence. Composé de pas moins de 80 familles, Sidi Chekroune n'offre aucune commodité d'une vie décente à sa population, qui est "définitivement jetée aux oubliettes", comme l'ont maintes fois répété nombre de ses habitants. Bâti durant la période coloniale, ce douar ne dispose pas d'éclairage public, augmentant le risque d'accidents de la circulation sur des routes à l'état catastrophique, constate-t-on sur place. Les habitants de Sidi Chekroune se plaignent aussi de la multiplication des cambriolages et des agressions, en l'absence de cet éclairage public. "Si nous nous sommes plusieurs fois exprimés avec grogne et indignation pour nous faire entendre, c'est tout simplement parce que nous en avons marre des promesses mensongères qui ne se concrétisent jamais sur le terrain", expliquent en chœur nos interlocuteurs, pointant du doigt l'absence criante des autorités, à commencer par les élus qu'ils dénoncent avec vigueur, réclamant par ailleurs leur part des projets destinés à l'aide à l'habitat rural. Contactés pour plus d'éclairage sur cette situation, aucun des élus de la commune de Zeboudja n'a voulu, malheureusement, répondre à nos questions. AHMED CHENAOUI