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LES MAIRES À L'ASSAUT DE LA PANDEMIE
ILS ONT DECIDE DE PRENDRE LES CHOSES EN MAIN
Publié dans Liberté le 28 - 07 - 2021

Les élus locaux sont entrés dans le feu de l'action, en raison d'une urgence sanitaire qui nécessite l'implication de tout un chacun, même s'ils ne disposent pas officiellement de suffisamment de prérogatives pour prendre de grandes décisions et ont peu de moyens humains et matériels.
Quasiment mis en marge, durant la première et la deuxième vagues de la crise sanitaire, due à la propagation de la Covid-19, les maires de la wilaya de Tizi Ouzou se retrouvent, à présent, en première ligne de la lutte durant cette troisième vague — que certains ont pu le constater — est plus virulente que les précédentes.
Face au profond désarroi d'une population qui, durant plusieurs semaines, enterrait ses morts, par dizaines, courait dans tous les sens pour obtenir un obus d'oxygène pour ceux qui luttaient encore pour leur survie, les maires de la région qui attendaient vainement, de la part des pouvoirs publics, d'hypothétiques mesures de nature à mettre fin à l'hécatombe, sinon au moins à endiguer la crise, ont fini par se résoudre à se mobiliser pour prendre la situation en main. Si un retour au confinement, de 20h à 6h le lendemain, a fini par être décidé par le gouvernement dans 35 wilayas dont Tizi Ouzou, et que conformément à cette décision, plusieurs arrêtés ont été pris, avant-hier, lundi en fin de journée, par le wali de Tizi Ouzou, quant à la fermeture des plages, à l'interdiction de toute sorte de regroupements (activités culturelles, sportives et de loisirs), il y a lieu, toutefois, de souligner que les maires de la région avaient déjà pris une longueur d'avance que ce soit en matière de sensibilisation ou encore en termes de mesures de suspension des activités de nature à favoriser la propagation du virus.
Tout a commencé à Boghni
C'est à Boghni, à l'extrême sud de la wilaya, que la toute première initiative a été lancée le 22 juillet dernier.
Dans cette localité, les familles qui ne sont pas endeuillées sont très rares. "Il ne se passe plus une journée sans que l'on enterre un des nôtres", témoigne un habitant de cette région où il est déjà arrivé que l'EPH local enregistre une dizaine de morts en 24h. Ce qui n'a pas été sans interpeller les maires qui ont alors décidé de s'unir pour agir. Seulement, entre l'urgence de la situation et les rouages bureaucratiques couplés de limitation dans leurs prérogatives, l'équation n'est pas toujours facile à gérer. "La situation qui régnait à Boghni était inquiétante et elle a donné lieu à beaucoup de confusion, alors, en tant que représentants de la population, nous ne pouvions plus attendre les autorités. Nous avons des populations en détresse, nous devons agir", raconte Omar Cheballa, président de l'APC de Mechtras, une des quatre communes de Boghni. "Après nous être entendus, nous avons convenu d'une réunion des quatre maires de la région mais voilà que le chef de daïra, informé, nous invite à une réunion où il nous a signifié que les mesures de confinement relèvent des prérogatives du Premier ministre. Les mesures prises alors lors de cette réunion étaient loin de satisfaire les habitants de la commune alors nous avons décidé d'agir à l'échelle communale", ajoute-t-il.
Dans sa commune, Omar Chebala dit avoir déjà enregistré une vingtaine de décès, la situation est toujours critique et la population encore désemparée. Pour répondre à l'attente de cette dernière, il fallait, dit-il, décréter un confinement total. Un confinement mis en vigueur contre vents et marées, surtout sans attendre l'approbation de l'administration qui, elle, continuait d'attendre que les instructions viennent "d'en haut". "Pour moi, seule la population compte. Je me suis réuni avec les comités de villages et depuis samedi dernier, nous sommes en confinement total de 15h à 6h le lendemain. Une décision fortement saluée par la population qui a adhéré pleinement à cette mesure. Aujourd'hui, à 14h déjà, Mechtras est ville morte à 100%", dit-il tout en estimant que "c'est la seule solution". "Nous sommes abandonnés par l'Etat. Nous sommes les représentants légaux de la population, nous ne pouvons assister à une situation aussi alarmante et nous taire. Nous avons 65 patients à l'EPSP et 78 à l'EPH de Boghni, alors on ne peut rester les bras croisés. Mais avec la mobilisation de la population il y a un formidable élan de solidarité qui est en place. On s'apprête à présent même à acheter un générateur d'oxygène pour l'hôpital", affirme encore Omar Chebala, dont l'initiative d'auto-confinement total ou partiel, suivi d'une série de mesures de prévention, n'a pas tardé à se généraliser à de nombreuses autres communes de la wilaya telles que Larbâa Nath Irathen, Ouacifs, Ath Voughardhane, Abi Youcef et bien d'autres encore.
La bataille de la vaccination
Dans certaines communes, telles qu'Azazga, le maire a publié un arrêté ordonnant l'arrêt de la plupart des activités, y compris commerciales et de transports à compter de 14h pour une durée de 15 jours depuis avant-hier lundi. "J'ai réuni les comités de villages et, faute de pouvoir décider d'un confinement total qui ne relève pas de nos prérogatives, nous avons arrêté une série de mesures tout en appelant la population à un confinement volontaire, mais voilà que dans la même journée, les commerçants de la commune ont pris à l'unanimité, et de leur propre initiative, la décision de fermer leurs commerces chaque jour à partir de 15h pour une durée de 10 jours, ce qui peut être salutaire et que je salue", nous dira le maire d'Irdjen, L. Achour qui dit être engagé surtout, à l'instar de beaucoup d'autres maires, dans la bataille de la vaccination qui est le seul véritable moyen à même de vaincre cette pandémie. Et d'ajouter : "Nous sommes à présent en train d'organiser des campagnes de vaccination dans les villages pour éviter d'importants regroupements qui peuvent constituer des foyers de contamination."
En tout cas, depuis quelques jours déjà, à Tizi Ouzou, c'est quasiment tous les centres urbains, à l'exception du chef-lieu de la wilaya, qui se transforment en villes fantômes à partir de 14h pour certaines, à 15h et 17h pour d'autres. "Nous ne respectons pas le confinement décidé par le gouvernement à 20h ! Nous sommes déjà confinés à 14h", ironise, à ce titre, un habitant d'Azazga. Les maires veulent plus de prérogatives
Dans certaines communes où la situation épidémiologique n'a pas atteint des niveaux alarmants, les maires, encore assez sereins, jouent plutôt à fond la carte de la sensibilisation de la population. C'est le cas du maire de Boudjima, Smaïl Boukharoub, dont la commune compte sept patients atteints de Covid et qui n'a, donc, pas jugé utile de recourir au confinement total, mais il dit s'être lancé dans un travail "de pédagogie", qui ne cesse de porter ses fruits. "Dans le code communal algérien, le maire peut prendre des arrêtés mais ils sont soumis à l'approbation du wali, ils ne sont donc pas exécutoires sans cette approbation. Et ce n'est pas propre à cette crise : la commune est mise sous tutelle, elle est considérée comme une subdivision administrative. C'est le fruit du système ultra-centralisé", explique d'emblée Smaïl Boukharoub, estimant que cet état de fait n'est pas sans enchaîner les maires.
"À ce titre, comme lors des vagues précédentes, j'ai pris les arrêtés que me permettent mes prérogatives, telles la fermeture du marché hebdomadaire et l'interdiction des rassemblements. Mais pour les commerces, je ne peux les fermer, car si demain les commerçants réclament une indemnisation, je ne pourrais y faire face. Cela d'autant que la situation dans notre commune n'est pas alarmante", précise-t-il, lui, qui avec les maires des cinq communes de la Kabylie, dite maritime, a opté pour "un appel à responsabilité" qui surfe, dit-il, sur le registre de la citoyenneté. "Le virus ne circule pas seul, donc il faut plutôt sensibiliser les gens à briser la chaîne de contamination. À ce titre, nous agissons avec les moyens du bord mais il y a du répondant. Nous avons privilégié le travail de communication et l'approche citoyenne de proximité et cela a porté ses fruits si bien qu'aujourd'hui 90% des habitants portent le masque et respectent les mesures barrières", explique-t-il. En tout cas, la bataille la plus rude et qui est quasiment commune à tous les maires de la wilaya de Tizi Ouzou demeure celle de procurer de l'oxygène aux malades, aux hôpitaux locaux et à présent, aussi aux polycliniques appelées à accueillir les patients atteints de Covid.
À ce titre justement, le DSP de Tizi Ouzou a annoncé que désormais même les structures de santé privées sont sollicitées pour prendre en charge des patients tant les places dans les structures publiques commencent à se faire rares.

Reportage réalisé par : Samir LESLOUS


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