La persistance de l'insécurité, qui touche aussi bien les commerçants que les élèves, attise la colère des citoyens qui en appellent aux autorités pour agir en toute urgence. Dans la commune rurale de M'kira (daïra de Tizi Ghennif, sud de Tizi Ouzou), il n'y a aucune structure de sécurité. Depuis près d'une dizaine d'années, aussi bien les comités de village que les autorités locales n'ont cessé de réclamer un tel service, en vain. "En 2014 déjà, nous avions soulevé ce problème au chef de la daïra de Tizi Ghennif et nous avions même décrété notre ville morte durant trois jours pour exiger qu'on assure notre sécurité et celles de nos biens. Il est vrai que lors de cette réunion, il a été décidé de saisir les autorités compétentes pour l'inscription d'une sûreté semi-urbaine pour notre commune. Malheureusement, rien n'a été fait depuis", se plaint un commerçant du chef-lieu communal, dont le local a été déjà cambriolé. Le maire Rabah Medjahed signale pour sa part que les vols répétitifs dans cette commune l'ont interpellé, soulignant avoir rappelé les responsables concernés sur l'urgence de relancer l'idée de réalisation d'une structure de sécurité dans sa commune. "Dernièrement, lorsqu'un malade mental a assassiné un imam à l'intérieur de la mosquée, il a fallu que les fidèles l'affrontent les mains nues pour l'arrêter et le remettre aux gendarmes", a confié un résident du chef-lieu communal. S'il est vrai que dans cette localité existe une unité de la gendarmerie d'intervention, ses agents n'ont pas la qualité de police judiciaire pour intervenir dans ce genre d'affaires. Par ailleurs, les commerçants sont exaspérés par l'absence d'agents de l'ordre public. "Dans notre chef-lieu communal, nous avons un marché bihebdomadaire qui attire beaucoup de monde. Cela provoque les stationnements anarchiques qui causent énormément de désagréments. Les automobilistes bloquent même les entrées de nos magasins", se désole Saïd, un commerçant du chef-lieu communal. D'autres agressions sont souvent signalées à Tighilt Bougueni, chef-lieu de cette petite localité, où des parents d'élèves ont, pour leur part, demandé un barrage fixe au lieudit "quatre chemins", qui mène au lycée et au CEM. "Nos filles sont souvent harcelées et agressées notamment en hiver avant même d'arriver à leur établissement. Nous craignons que le pire arrive un jour, car il ne faut pas oublier tous ces enlèvements signalés ici et là dans d'autres régions", souligne un parent d'élève. Le maire de M'kira a remis un rapport détaillé de la situation qui prévaut dans sa commune, tout en précisant que son dossier est bien argumenté, notant que des engagements ont été donnés depuis déjà plus de sept ans pour régler ce problème d'insécurité permanente.